En refusant de trancher entre krautrock et psyché-pop, des Australiens signent un disque formidable. Critique et écoute.
En Australie, le label anglais Full Time Hobby, riche en trouvailles pop utopistes, a déniché de nouveaux beaux représentants. The John Steel Singers, originaires de Brisbane, avaient déjà publié dans leur pays en 2010 un premier album produit par Robert Forster des Go-Betweens. Ils s’invitent aujourd’hui dans le reste du monde avec Everything’s a Thread, un second disque génial, qui propose dès la deuxième plage un titre haut en couleur où l’on croit entendre à la fois Ennio Morricone et The Bees, Arcade Fire et les Byrds. Basse vrombissante, choeurs psychédéliques et guitares californiennes s’entremêlent dans cette explosion de joie savamment nommée Happy Before, et la bonne nouvelle, c’est qu’on sera encore très heureux après.
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Ainsi, de Everything’s a Thread à Common Thread, ces chanteurs biberonnés aux disques anguleux de Can et Neu! alignent de formidables chapitres krautrock. Mais des chapitres krautrock qui n’auraient aucun scrupule à draguer la sunshine pop de l’Ouest américain, parlant ainsi avec la même aisance l’allemand et le californien (The Marksman, There’s a Bird).
Souvent, le groupe semble articuler ses morceaux autour d’une ligne de basse groovy et ronde, provoquant ainsi une belle bougeotte (Lambs, State of Unrest), sans pour autant négliger l’aspect mélodique des choses – ici, on danse en chantant juste. Le résultat est d’autant plus remarquable que le disque a été enregistré dans un studio de fortune improvisé dans la maison des parents d’un des membres du groupe, sans producteur. Chapeau bas.
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