Depuis la formation de ce quatuor au nom aussi soporifique que son capital discographique, le cas de sa chanteuse Louise Wener parfois potiche, parfois femme fatale, toujours tête à claques divise. Une fois admise l’idée selon laquelle le même groupe bas-du-cul conduit par n’importe quel gaillard aurait depuis longtemps sombré dans l’oubli, on […]
Depuis la formation de ce quatuor au nom aussi soporifique que son capital discographique, le cas de sa chanteuse Louise Wener parfois potiche, parfois femme fatale, toujours tête à claques divise. Une fois admise l’idée selon laquelle le même groupe bas-du-cul conduit par n’importe quel gaillard aurait depuis longtemps sombré dans l’oubli, on pourra aborder le deuxième album de Sleeper avec les meilleures dispositions qui soient : l’esprit léger, sans rien attendre de la chose. Ce qui constitue sans doute le meilleur moyen de ressortir de The It girl un vague sourire aux lèvres, plutôt agréablement surpris par quelques éclaircies furtives. Au chapitre des bonnes nouvelles, on notera d’abord une cohésion instrumentale insoupçonnable il y a encore deux ans lorsque ces musiciens chiches se regardaient jouer en chiens de faïence. On croise ici quelques montages rythmiques qui pourront éventuellement rappeler les meilleures heures de Blondie, par Elastica interposé. Rien de très bouleversant mélodiquement, loin de là, mais un certain sens de l’emballage Sale of the century, Good luck Mr Gorsky , probablement accru par la présence du producteur Stephen Street. Sleeper n’est pas le meilleur groupe du monde et Sleeper a le bon goût de l’avoir compris : il règne sur ces chansons toutes simples une modestie qui mettra en joie ceux que la suffisance de Blur commence à sérieusement chatouiller. Ce qui ne suffira pourtant pas à élever The It girl à l’état de nécessité. Car Louise Wener, meneuse d’hommes du genre coriace, peine encore à imposer son jeu. Aspirante entêtée au poste de Jarvis Cocker féminin, elle a quelques sérieux atouts à faire valoir : bonne connaissance des sujets abordés soirées entre copines et babillages divers sur ces salauds de mecs , vocabulaire éduqué et beau sens de la chronique populaire. Mais il lui manque l’essentiel : cet humour plus ou moins délibéré, ce détachement, ces petits déséquilibres permanents qui sépareront toujours la langue d’un Morrissey, d’un Jarvis Cocker, des écrits trop appliqués de ces premiers de la classe que sont Louise Wener ou son ami Damon Albarn.
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