Longtemps, on crut Ken Loach condamné au marché anglais, comme on croyait Jam ou même Ray Davies interdits de sortie du territoire. C’est de cette Angleterre-là que se nourrit la pop prolo et querelleuse des trois Hybirds, d’une Angleterre farouchement autarcique. Gavées d’amphétamines mal dosées, la guitare morveuse et le clavier enragé, ces chansons s’offrent […]
Longtemps, on crut Ken Loach condamné au marché anglais, comme on croyait Jam ou même Ray Davies interdits de sortie du territoire. C’est de cette Angleterre-là que se nourrit la pop prolo et querelleuse des trois Hybirds, d’une Angleterre farouchement autarcique. Gavées d’amphétamines mal dosées, la guitare morveuse et le clavier enragé, ces chansons s’offrent sur scène une méchanceté et une fulgurance devenues rares en pop anglaise depuis Supergrass la nervosité de 24 donnant une idée assez précise de ce que devaient être les clubs mods de la fin des sixties. Pourquoi, alors, inviter la voix de la raison sur ce premier album, où les bouledogues Hybirds rentrent sagement au chenil se faire faire la tonte anglaise de saison : cordes Oasis (I’m coming out), psychédélisme Verve (See me through), nécrophagie Travis (Born yesterday), flamboyance Charlatans (Suzy Parker) gâtisme Ocean Colour Scene (Words). La tondeuse tellement féroce qu’elle en a raboté la personnalité du groupe devenu un Hybird déplumé et au vol en rase-mottes.
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