Chaque printemps, l’excellent festival The Great Escape propose plus de trois cents concerts en trois jours à Brighton : sélection non exhaustive et extraits des découvertes de l’année.
PALMA VIOLETS
Les Palma Violets n’ont encore rien sorti, à peine donné une poignée de concerts et refusent d’apparaître sur les réseaux sociaux. Mais la salle est comble, on y croise même Nick Cave, enthousiaste. Modernisant à l’énergie un bel héritage anglais – de Clash aux Libertines –, ce groupe mancunien possède deux chanteurs, l’un crooner, l’autre extravagant, et a tout pour triompher : allure, attitude et surtout refrains, fédérateurs sans être racoleurs. A eux seuls, ils peuvent sauver l’industrie de la guitare anglaise.
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SAVAGES
On trouverait difficilement nom plus descriptif pour caractériser ces harpies qui tyrannisent guitare, basse, batterie et micro. Visage émacié, traits tendus, regard électrocuté, gestes brusques : on ne parle pas seulement de leur chanteuse française, Jehn, mais surtout de ce rock à spasmes, déréglé, aux règles mal lunées – païen. Avec Pins, une preuve de plus, lors de ce festival, de la méchanceté des filles.
JAKE BUGG
On est saisi par le décalage entre la trogne de petit frère caché de la tribu Gallagher et la maturité, voire la nationalité de ce chant. A 16 ans, l’Anglais Jake Bugg ressemble à un Arctic Monkey, mais sonne déjà comme un de ces crooners amochés du folk américain, de Johnny Cash à Tim Hardin. On pense aussi aux La’s face à la fraîcheur, à la nudité et à l’universalité de chansons qui portent des secrets trop lourds pour leur âge.
KING CHARLES
Sur son réjouissant album LoveBlood, King Charles enchaîne les pop-songs radieuses : Mississippi Isabel, Bam Bam ou le formidable Love Lust. Sur scène, la pop de ce songwriter de cabaret évoque aussi bien Vampire Weekend que Queen, Paul Simon que Rufus Wainwright, Supergrass que Jimi Hendrix. Choeurs en or et textes cocasses : le musicien a même réussi à faire danser toute une salle sur un couplet explosif : “We all know Tom Cruise is gay”.
WILD BELLE
Parce que les concerts pullulent dans les rues de Brighton et que beaucoup se chevauchent, on n’a malheureusement pas pu voir celui de Wild Belle, qui jouait sur la scène du NME. Dommage, d’abord parce que les échos furent formidables. Dommage, ensuite, parce que le duo de Chicago sera à n’en pas douter une des révélations de 2012. Son fantastique premier single Keep You, groovy et futuriste, évoque tour à tour Lily Allen et Gorillaz, Santigold et les Specials. Et il sera bientôt partout, à la Lana Del Rey.
http://www.youtube.com/watch?v=6VydeqZCdoY
SIMIAN GHOST
Le groupe jouait il y a peu à Paris dans le cadre du festival AAÖ. Aperçus à Brighton, les trois Suédois confirment qu’ils pourraient bien, ces prochains mois, assurer la relève des héros de 2011 Real Estate. Electronique et rêveuse, leur pop soigne les maux, dorlote les coeurs et fait rêver les filles. La dernière excellente nouvelle venue de Scandinavie, dans un festival où le Nord fit fort (Philco Fiction, Bernhoft…).
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