C’est au tour des Delgados d’être touchés par la grâce d’un magicien nommé Dave Fridmann qui a transformé Mercury Rev et les Flaming Lips en pourvoyeur de chansons pop transcendées. De leurs premiers albums, Domestiques et Peloton, on n’avait retenu qu’une origine écossaise et ils ne pouvaient en tout cas pas laisser présager de ça. […]
C’est au tour des Delgados d’être touchés par la grâce d’un magicien nommé Dave Fridmann qui a transformé Mercury Rev et les Flaming Lips en pourvoyeur de chansons pop transcendées. De leurs premiers albums, Domestiques et Peloton, on n’avait retenu qu’une origine écossaise et ils ne pouvaient en tout cas pas laisser présager de ça. Ça, c’est The Great Eastern, un album beau à pleurer. Des guitares, des cordes, du hautbois et du piano, des mélodies à couper le souffle, un disque de géants intimidés par leur propre taille. Que fait Dave Fridmann pour obtenir autant des groupes qu’il produit ? Que leur dit-il ? De quoi les menace-t-il ? Les fait-il boire ? Pleurer ? Veiller jusqu’à l’épuisement ? Il aurait fallu filmer Les Yeux dans les Delgados pour comprendre cet épanouissement proche du miracle. Apanage des grands disques, The Great Eastern déconcerte à la première écoute et foudroie à la troisième. Dès les premiers instants de The Past that suits you best qui ouvre l’album, on frissonne et on ferme les yeux. Plus loin, American trilogy ou No danger réservent les plaisirs rares d’un Opus 40 ou d’un Race for the prize. On se pince pour être sûr de ne pas rêver. Mais non, jusqu’au bout le groupe est là, juste sous la peau, si proche, si tendre, transperçant en douceur la carapace qu’on s’était bâtie au fil du temps contre les émotions trop fortes.
En écoute :
American Trilogy
The Past that suits you best
Thirteen Gliding Principles