Il pleut à Seattle, mais cette pop conduit la capote ouverte.
On connaît bien ce mélange de solennité et d’emphase, de grandeur et d’abattement, de luxuriance et de dépouillement : c’est la recette magique derrière laquelle cavalent tant de groupes depuis qu’Arcade Fire a prouvé que l’on pouvait être pompier et joaillier en même temps. C’est l’air dégagé et le sifflet joyeux que les Américains s’embarquent sur cette voie surchargée, le toit ouvert et les cheveux au vent. On parle souvent de pop West Coast pour évoquer ces chansons raffinées et sucrées. On oublie que la West Coast remonte jusqu’à Seattle, plus réputée pour son crachin et ses orages (capitale du grunge, donc) que pour sa pop ensoleillée. Déjà, avec Band Of Horses, Mat Brooke avait approché cette pop céleste, mais jamais avec l’effronterie de cet album qui, sourd aux appels du temps et de l’époque, ravive une flamboyance et une illumination souvent oubliées depuis l’Eldorado californien des sixties. La chanson George Kaminski est un hommage à un prisonnier connu comme le plus grand collectionneur au monde de trèfles à quatre feuilles. C’est à Grand Archives qu’il a porté chance.
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