Elégants et désinvoltes, les quatre routards de The Good, The Bad & The Queen ont fait leurs armes lors d’un concert privé sur le plateau de Canal +. A découvrir en live et en interview vidéo !
Quarante ans, il aura bientôt quarante ans’ Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, on se dandinait encore en gloussant sur Girls And Boys, persuadées que Damon viendrait un jour nous demander spontanément en mariage. Depuis, les posters de Blur sont religieusement rangés au fond de la cave, et le jeune minet que l’on vénérait s’est bel et bien marié, mais avec l’artiste cubaine Suzy Winstanley.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Damon Albarn, figure de la pop britannique des années 90, a vieilli, mais comme le vin, le blondinet semble se bonifier avec l’âge. En vrai funambule, il a réussi à éviter subtilement les pièges les plus grossiers -les reformations sont à la mode, ne l’oublions pas-, et à créer l’émeute à chaque annonce d’un nouveau projet. Le point fort d’Albarn, c’est d’être toujours là où ne l’attend pas.
Après Gorillaz, les suppositions allaient bon train sur le futur musical du sieur Albarn, qui -il faut bien le dire- adore laisser planer le mystère autour de ses créations. Avec The Good, The Bad & The Queen, l’ex-acolyte de Graham Coxon fait encore une fois un pied de nez magistral aux mauvaises langues qui le disaient définitivement rangé. En parfait superhéros, un tantinet désinvolte, Damon Albarn prouve que sa fièvre créatrice n’est pas prête de se calmer. Haut de forme bancal vissé sur le crâne, il est même fier comme un coq de présenter au monde son nouveau joujou. S’arrêtera-t-il un jour ? Mieux vaut ne pas parier là dessus.
The Good, The Bad & The Queen n’est pas un groupe de jeunots imberbes, ni une gentille réunion de bons pères de famille. Maître de cérémonie, Albarn triomphe dans le rôle de l’ex-belle tronche. Mais la concurrence est rude. A ses côtés, Paul Simonon, ancien bassiste des Clash, qui fût lui aussi adulé par l’ensemble de la population féminine britannique à l’époque. Simonon, c’est la pochette de London Calling, ce jeune révolté qui fracasse sa basse de rage à la fin d’un concert, l’un des plus mythique cliché du rock en somme. A la batterie, le nigérian Tony Allen, 66 printemps, maître de l’Afrobeat dans les années 70 aux cotés de Fela Kuti, auquel Albarn avait d’ailleurs rendu hommage dans une chanson de Blur, Music Is My Radar. Vient enfin Simon Tong, qui connut un bref moment de gloire avec The Verve et leur tube planétaire Bittersweet Symphony, et qui jouait déjà les guitaristes remplaçant au sein de Blur, et virtuels pour Gorillaz.
En 2002, Tony Allen invite Damon Albarn à participer à son album HomeCooking. Les deux compères complotent discrètement, mais l’idée d’un projet commun reste encore à l’état d’ébauche. C’est seulement lors de grandes retrouvailles fraternelles que The Good, The Bad & The Queen voit le jour. « On jouait à l’occasion dans mon studio » confie Albarn lors de l’interview donnée à Canal + en décembre dernier, « Au bout d’un an, on avait assez d’éléments pour aller à Lagos. Simon nous a rejoint. On a beaucoup avancé là-bas ». Mais il faut encore attendre l’arrivée de l’excellent Danger Mouse -célèbre moitié du couple Gnarls Barkley- et de Simonon pour que la fine équipe soit au complet.
L’album éponyme des quatre compères intrigue, mais c’est sur scène que toute la magie de The Good, The Bad & The Queen semble opérer. Ce qui fait la force de ce groupe plus qu’improbable, c’est l’harmonie qui règne entre ses membres, et la puissance qui émane de chacun. Allen, Albarn, Simonon et Tong se laissent aller aux expérimentations les plus dangereuses. Ils n’ont de toute façon plus rien à craindre. Ni à prouver.
Découvrez en vidéo un titre live du concert que le groupe a donné dans les studios de Canal + en décembre dernier. En prime, une courte interview-vidéo vous permettra d’en apprendre un peu plus…
– www.thegoodthebadandthequeen.com
Avec l’aimable autorisation de EMI
{"type":"Banniere-Basse"}