Si The Good, The Bad & The Queen était une devinette du Trivial Pursuit, vous rateriez à coup sûr votre camembert. Mais brisons là et révélons les ingrédients de ce mystérieux english pie . Par ordre d’apparition : Tony Allen, batteur nigérian, inventeur de l’afro-beat aux côtés de Fela Kuti ; Paul Simonon, qui du […]
Si The Good, The Bad & The Queen était une devinette du Trivial Pursuit, vous rateriez à coup sûr votre camembert. Mais brisons là et révélons les ingrédients de ce mystérieux english pie . Par ordre d’apparition : Tony Allen, batteur nigérian, inventeur de l’afro-beat aux côtés de Fela Kuti ; Paul Simonon, qui du temps de Clash se faisait un devoir de tenir sa basse plus bas que Sid Vicious, entre les couilles et les genoux, auteur de morceaux de bravoure comme Guns of Brixton ou The Crooked Beat ; Simon Tong, clavier de The Verve, groupe qui se signala dans les années 90 avec Bittersweet Symphony, avant de se noyer dans un tourbillon de procès et de dope.
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Enfin Damon Albarn, Arsène Lupin de la pop qui, bien qu’il dérobe un à un les joyaux de la couronne en changeant à chaque fois de déguisement (Blur, Gorillaz ), a l’élégance de laisser sa marque et sa carte de visite. Dans les années 70, on appelait ça un super group , mais demandez plutôt à votre oncle de tout vous dire sur Emerson Lake & Palmer et consorts. Car là, c’est autre chose.
The Good, The Bad & The Queen est un disque comme seule l’Angleterre sait les inventer. Qui est d’aujourd’hui tout en invitant à repêcher dans sa discothèque ces merveilles inclassables que sont Between the Buttons des Stones (ragtime et dulcimer), Village Green des Kinks ou More Specials des Specials. Fruits étranges de ce vandalisme exotique qui, quand il est opéré de l’intérieur, a toujours été la distinction de la meilleure pop britonne. Ecoutez Herculean, son envolée gospel, Nature Springs, de l’afro-beat en candy bar, Three Changes, le Blur de Parklife perdu dans un manège de sons kaléidoscopiques (dus à l’impeccable Danger Mouse, producteur de Gorillaz et de Gnarls Barkley).
Il y a ici tant de petits requiems distordus (The Bunting Song), de vaudevilles lysergiques dont se délecter, de rizières de serpentins multicolores à traverser (Behind the Sun). Tout ça dans une ambiance où se mêlent aux effluves cannabiques idéalisme et cynisme. Car ne l’oublions pas, The Good, The Bad & The Queen n’est pas sans rapport avec l’Angleterre de Tony Blair engagée dans une guerre (A Soldier s Tale). Mais attention, si d’aventure cette différence entre eux et nous peut encore en consoler certains du vote Chirac en 2002, ce disque ne vous épargnera certainement pas le terrible blues d’avoir grandi au pays des Enfoirés.
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