Il aura fallu à Amón Tóbin une vraie BO ? le jeu vidéo Splinter Cell 3 en 2005 ? pour qu’il réussisse un grand disque à l’ambiance toute cinématographique qui mériterait bien des images à sa hauteur. Dix ans après ses débuts et quatre premiers albums qui ont épuisé les limites de sa post-drum’n’bass, râclé […]
Il aura fallu à Amón Tóbin une vraie BO ? le jeu vidéo Splinter Cell 3 en 2005 ? pour qu’il réussisse un grand disque à l’ambiance toute cinématographique qui mériterait bien des images à sa hauteur. Dix ans après ses débuts et quatre premiers albums qui ont épuisé les limites de sa post-drum’n’bass, râclé les fonds de tiroirs de son abstract hip-hop futuriste et poussé son sampleur au bord de l’implosion, l’électronicien anglo-brésilien a franchi une nouvelle étape de composition en retenant les méthodes utilisées pour les bruitages de films ? la Foley room est la pièce où travaille le bruiteur de cinéma.
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Finis les collages de samples de son incroyable collection de vinyles, Tóbin a fait joujou avec son nouveau micro pour enregistrer des sons : animaux dans un zoo, fourmis dans une boîte, moto au démarrage et surtout machines-outils dans une usine, qu’il utilisera comme des rythmiques martiales. Au bord de la musique concrète, le producteur a ensuite couché sur bandes des cordes jouées par le Kronos Quartet, la harpe de Sarah Page ou des instruments de Stefan Schneider de To Rococo Rot, et a mixé l’ensemble dans son home-studio. Ce qui pourrait expliquer l’ambiance claustrophobe du résultat, sombre musique instrumentale de l’ère industrielle rendue organique par la matière première exploitée et les variations de tempo.
Difficile de dire si The Foley Room est le meilleur Amón Tóbin tant Supermodified ou Permutation demeurent des incontournables, mais c’est en tout cas le plus aventureux.
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