Même les fans les plus fidèles ne se reconnaissent pas dans cet album creux et inconsistant.
Parmi les fans des Flaming Lips, deux écoles s’affrontent. Il y a ceux qui, grosso modo, ont lâché l’affaire après Yoshimi Battles the Pink Robots (2002, déjà), et il y a les autres, ceux qui, par exemple, tiennent le bien nommé The Terror (2013) pour un chef-d’œuvre, un monument de psychédélisme gothique et anxiogène, aussi noir qu’ensorcelant, le mauvais trip d’un prêtre vaudou sous substance paranormale.
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Oczy Mlody pourrait bien réconcilier les deux parties. D’un côté, on se situe à mille lieues des cathédrales pop bâties à l’époque de Clouds Taste Metallic ou de The Soft Bulletin, mais de l’autre, on ne retrouve jamais cette folie subversive, ce jusqu’au-boutisme expérimental, marque de fabrique de Wayne Coyne et consorts. Jusqu’ici, qu’elle enchante, qu’elle angoisse, qu’elle agace ou qu’elle indispose, la musique des Flaming Lips ne laissait personne indifférent. Aujourd’hui, le groupe ne fait guère qu’ennuyer.
Non qu’Oczy Mlody soit un mauvais album. Produit comme à l’accoutumée par l’impeccable Dave Fridmann, il se décline sur un mode electro-psyché, entre ambient lysergique et comptines fantasmagoriques. Libéré des démons de The Terror, Coyne a troqué ses visions morbides et ses cantiques funèbres pour des histoires de licornes, de grenouilles, de sorcières, de fées et de magiciens.
C’est mignon tout plein, ça peut même paraître amusant, mais face à la platitude mélodique d’un morceau comme The Castle, pourtant choisi comme single, face à l’inconsistance d’un disque qui ne décolle jamais vraiment, on se demande quand même si les Flaming Lips ont encore quelque chose de posé – ou de simplement structuré – à nous dire. A vérifier sur scène, où le groupe, dont les concerts sont autant de happenings colorés et délirants, n’a pour l’heure jamais déçu.
concert le 2 février à Paris (Bataclan)
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