Rural et fruste, du psychédélisme sous le soleil exactement.
Ce doit être un problème herboriste. Un truc qui pousse uniquement dans les plaines américaines et ne se fume que localement. Une herbe sur laquelle s’est construite toute une scène, au psychédélisme sans pyrotechnie, rural, jamais passé par les art-schools, par la hype… De Mercury Rev aux Earlies, ils sont ainsi des milliers de jeunes musiciens américains à la pupille dilatée, observant émerveillés une mouche tsé-tsé ronfler sur leurs santiags, se cramant les rouflaquettes sous un soleil trop coloré. On sent qu’ils ont écouté avec la même passion défoncée Grateful Dead et Brian Wilson, Sly Stone et Pink Floyd. Les Evangelicals viennent ainsi de l’Oklahoma, d’une ville qui s’appelle Norman. A une lettre près de “Normal”, mais à des années-lumière. On est certain qu’ils pensent jouer une pop ensoleillée, sans histoire : ils ne font pas semblant, ne se donnent pas le genre défoncé-chic, comme trop d’Anglais biberonnés au Syd Barrett light, mais ça crève les tympans – ces gars-là entendent en stéréo des chorales d’ange et les hurlements du diable. Ça donne une très étrange power-pop aussi radieuse qu’anxieuse, capable en quelques secondes de passer d’une montée d’extase à une descente d’acide, d’un refrain exalté à la Arcade Fire ou Radiohead à une mélopée effondrée. “Strange things keep happening”, tu parles. Ils s’appellent Evangelicals – et leurs hosties sont au LSD.
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