Conçu artisanalement avec le concours toujours précieux du producteur Nigel Godrich (Air, Beck, Paul McCartney, Charlotte Gainsbourg ), The Eraser s’annonçait comme un album encore plus âpre et abstrait que Kid A, ce sommet aride de la discographie de Radiohead. Occasionnellement infléchi par de bourdonnants motifs de basse, le parti pris électronique suivi par Yorke […]
Conçu artisanalement avec le concours toujours précieux du producteur Nigel Godrich (Air, Beck, Paul McCartney, Charlotte Gainsbourg ), The Eraser s’annonçait comme un album encore plus âpre et abstrait que Kid A, ce sommet aride de la discographie de Radiohead. Occasionnellement infléchi par de bourdonnants motifs de basse, le parti pris électronique suivi par Yorke favorise en fait l’efflorescence d’un songwriting mutant mais accueillant, dont la nature chantante est sans cesse renforcée par une voix totalement épanouie.
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Le titre du disque ? « La Gomme », en VF ? résume autant qu’il justifie la démarche de son auteur. Loin d’effacer la trace de ses expériences passées, Yorke a choisi d’épurer le substrat musical sur lequel ses partenaires et lui ont bâti leurs œuvres. Avec ses réflexions abouties sur la forme, son travail ludique sur la matière sonore, ses inventions rythmiques et son refus du tout venant mélodique, The Eraser est moins un pas de côté qu’un prolongement du chemin parcouru par Radiohead. S’il décale Yorke, c’est pour mieux le remettre en phase avec une inspiration en perpétuel mouvement. Et le ramener, l’esprit léger et la conscience tranquille, aux avant-postes d’un groupe qui n’a certainement pas fini d’éclairer son époque.
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