Le songwriter anglais, toujours habité, signe un album ample et majestueux où triomphent la consolation et l’espoir.
Il y a les chansons futiles, oubliées en un clin d’œil, qui distraient en deux minutes trente sans rien chambouler en nous. Et puis, il y a les morceaux fleuves de Matt Elliott, impressionnants tourbillons émotionnels qui laissent une trace indélébile chez quiconque les écoute. D’une beauté crépusculaire, The End of Days ne déroge pas à la règle, dès la monumentale introduction éponyme qui prend patiemment le temps de se construire pour s’achever en une valse hantée qui emporte tout sur son passage.
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Originaire de Bristol et relocalisé à Nancy, ce songwriter a d’abord fait ses armes avec The Third Eye Foundation, le projet électronique qu’il a démarré dans les années 1990, avant de se tourner vers un folk sombre sur ses albums solitaires, qu’il peaufine depuis quelque temps en compagnie de David Chalmin.
Troubles non résolus
Artiste discret, passionné de musiques folkloriques d’ailleurs, Matt Elliott laisse ici beaucoup de place aux instruments – guitares acoustiques et électriques, piano cabossé, saxophone orageux. Portée par sa voix charbonneuse, dans la lignée de celles de Leonard Cohen ou de Stuart A. Staples (Tindersticks), cette nouvelle œuvre sonde pudiquement les tréfonds de l’âme, les blessures qui ne cicatrisent pas et les troubles non résolus, sans pour autant tomber dans le désespoir : la consolation triomphe, avec la lumière de l’espoir.
The End of Days (Ici D’Ailleurs…/ L’Autre Distribution). Sortie le 31 mars. En concert au Café de la Danse, Paris, le 15 mai.
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