Sur la pochette, front haut, chaînes en or, tatouages gonflés par les biceps, The Game pose sur un tas de pneus pour championnat californien de tuning. Mais face à lui, c’est tout le rap US qui, en 2005, va choper des traces de pneus. C’est donc sur les chapeaux de roue que The Game déboule […]
Sur la pochette, front haut, chaînes en or, tatouages gonflés par les biceps, The Game pose sur un tas de pneus pour championnat californien de tuning. Mais face à lui, c’est tout le rap US qui, en 2005, va choper des traces de pneus. C’est donc sur les chapeaux de roue que The Game déboule de Compton, ghetto agité de Los Angeles ? « Straight outta Compton« , comme éructaient les Niggers With Attitude il y a plus de dix ans. The Game ? Jayceon Taylor pour les fiches de police ? n’avait alors qu’une dizaine d’années, mais il n’a pas perdu une miette de la naissance dans la douleur et la fureur du gangsta-rap.
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Feu Eazy-E, l’un des rappeurs de NWA, est tatoué sur son bras, le logo du groupe barre sa poitrine, et Dr. Dre, l’architecte sonique du collectif californien, est aujourd’hui aux manettes de la plupart de ses chansons. Et pour que la mafia gangsta soit au grand complet, 50 Cent est également de la fête. Inutile de préciser que chez les couilles molles du rap à dollars, chez tous ces « social-traîtres » qui ont sacrifié conscience politique et engagements de jeunesse pour une carrière de larbins dans l’industrie de l’entertainment, on va sérieusement raser les murs.
Car à 24 ans, et dès son premier album, The Game fracasse le portail, tout en morgue, en verbe sec et flow nonchalant, entouré d’une impressionnante bande de complices : Eminem, Mary J. Blige, Just Blaze, 50 Cent, Busta Rhymes, Timbaland ou encore Kanye West. Une dream-team strictement consacrée à la mise en scène, car le scénario et le premier rôle de ce Documentary n’appartiennent qu’au jeune survivant californien, qui raconte sa vie de bâton de chaise éjectable avec un étonnant mélange de froideur clinique et de tendresse, de noirceur et d’optimisme.
Alors bien entendu, cette surenchère de producteurs et invités conduit fatalement à quelques monstruosités, comme le prog-rap du titre The Documentary ou la soul poussive et frigide de Runnin’ ou l’horrible Don’t Worry. Mais du hip-hop funky et torride de No More Fun and Games au groove nettement plus minimal du génial Westside Story, The Game offre ici la bande-son idéale pour, en 2005, danser sous les bombes.
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