The Desert Sessions Vol. 9 & 10

A des années-lumière des vies par procuration de la Star Ac, il existe encore des villages d’Astérix où les notions de jeu, de création, de circonstances humaines, existent encore. En plein désert californien, là où la vie bataille ferme, Joshua Homme (Queens Of The Stone Age) fréquente un studio, une sorte de serre pour jeunes pousses encore vertes. Puisque les vents mauvais soufflent trop fort dehors, on s’enferme huit jours avec les instruments et on laisse aller. Juste pour le fun philanthropique et l’amour des beats cardiaques. Là-bas, à Joshua Tree, le rock ne se sert qu’à l’envie, jamais réchauffé, entre artisanat et amitié, entre intimité et bordées heavy.

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Et dans cette discipline rare de la cueillette de fruits vitaux et éphémères, le collectif de février 2003 place la barre à une hauteur vertigineuse. Il faut dire que Josh Homme a réuni autour de PJ Harvey une incroyable tribu : Dean Ween (Ween), Twiggy Ramirez (Marilyn Manson), Joey Castillo (Queens Of The Stone Age) et autres amis de passage Loin d’un toujours possible capharnaüm instrumental, ces sessions impromptues laissent éclore de véritables moments de communion et d’intensité. On se souviendra que Josh Homme cultivait déjà, au sein de Kyuss, ce goût de l’aventure rythmique et de la dérive pionnière. De ces improvisations canalisées sortent aujourd’hui les improbables crissements zen d’un Pink Floyd acide (Barrett ?), conjugués aux digressions d’un gang de métallos en RTT. Ici, personne n’est en démonstration, et surtout pas PJ, qui squatte chaque clairière sonique avec de jolis numéros d’équilibriste vocal. Beaucoup de distorsions donc, mais pas de contorsions gratuites.