Pour accompagner une écoute de Sea of Cowards, disponible ici-même, longue interview de Jack White dans laquelle il revient sur son super groupe, son deuxième album et ses divers projets personnels.
Comment te sens-tu, à l’instant même où l’on parle ?
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Je me sens très bien. Nous sommes en pleine tournée –précisément au Texas, à Austin. Et nos concerts se passent très bien. Nous essayons d’explorer, musicalement, de nouvelles choses tous les jours. On avait hâte de jouer sur scène : c’est sur scène que les chansons s’inventent une nouvelle vie, elles y atteignent une sorte de pinacle, on y comprend ce qu’il faut pousser encore un peu plus loin ou pas, ce qu’on peut se permettre ou pas. On a des décisions à prendre, parfois avant les concerts, parfois de manière plus improvisée ; mais quoiqu’il arrive, on fait tout pour ne pas offrir le même show chaque soir. Vraiment, les concerts se passent très très bien ; et les gens réagissent positivement aux nouveaux morceaux, ce qui est une excellente chose et un bon signe, puisqu’ils ne les ont pas encore entendues sur disque.
Que peux-tu me dire, avec un peu de distance, à propos de Horehound ? Etiez-vous pleinement satisfait de l’album, ou pensiez-vous a posteriori qu’il était possible de faire mieux, d’aller plus loin ?
Nous n’avions qu’une seule opportunité pour l’enregistrement de Horehound : c’était à ce moment-là où jamais. Nous avons commencé à jouer ensemble, on s’est rendu compte que ça collait parfaitement, et on s’est surtout dit qu’on n’aurait plus jamais la chance de saisir cet instant précis. Donc on l’a fait. Voilà ce que c’était : quelque chose auquel on n’a pas vraiment pensé avant de le faire. Il n’y avait même pas l’idée de former un groupe, encore moins de publier un album : c’était juste quatre personnes écrivant ensemble et prenant beaucoup de plaisir à le faire. Sortir un deuxième album en moins d’un an part un peu de ce même principe d’instantanéité.
[attachment id=298]Mais ces quelques mois ont-ils été suffisants pour vous permettre d’évoluer, pour vous connaître mieux, pour explorer vos limites ?
Tout est arrivé tellement vite… Il faut bien comprendre que nous avons commencé à écrire de nouveaux morceaux dans le mois qui a suivi la parution d’Horehound. Rien n’était planifié. Nous sommes retournés à Nashville, nous avions de quoi enregistrer un nouvel album : nous l’avons fait, c’est tout. Et de la même manière que pour Horehound, nous nous sommes dit que nous devions le publier quand nous pouvions le faire, parce que l’opportunité risquait de ne pas se représenter de sitôt, parce que chacun serait retourné vers ses autres projets. Et le sortir très vite nous permettait d’enchaîner sur une tournée –et de conserver tout notre punch initial.
Le cœur du Dead Weather est donc celui-ci : le fun, l’excitation, la spontanéité…
Il y a autre chose : il se passe des trucs entre nous qui nous inspirent terriblement. Je crois que nous trouvons tous dans The Dead Weather quelque chose que nous ne trouvons pas dans nos autres projets. C’est tellement différent… J’ai fait partie de tonnes de groupes depuis que je suis gamin, et sincèrement, aucun n’a ressemblé à celui-ci. Tout est très léger au sein de The Dead Weather : la musique est tout, rien ne tourne autour, pas de questions d’ego, pas de mauvaise question. Ca permet de diriger toute notre énergie, toutes nos idées vers la musique et elle seule. Le seul souci extra-musical que nous pouvons avoir est celui des emplois du temps, puisque nous sommes tous dans d’autres groupes –mais même ça peut se transformer en challenge. Et le fait de vouloir montrer à quel point Alison est un leader incroyable sur scène est aussi quelque chose de très motivant. Elle est intouchable. Moi, je joue de la batterie, ça me met un peu en retrait pour des foules qui me connaissent généralement en tant que guitariste.
Alision et toi êtes très très différents au sein de The Dead Weather que ce que vous êtes au sein des White Stripes ou des Kills…
Il est intéressant de noter que nous venons tous les deux de groupes de deux personnes, un garçon et une fille. Le fait d’être dans un groupe change totalement la dynamique. Et Alison avait besoin de se retrouver à la tête d’un véritable groupe. Ca la rend encore plus explosive. Elle est une star. Je me souviens avoir montré le clip de Treat Me Like Your Mother à Jay-Z et il a été sous le choc immédiatement en la voyant. Quiconque voit The Dead Weather sur scène ne peut porter le regard ailleurs que sur elle.
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