“Il ne faut pas souhaiter la mort des gens/ça les fait vivre plus longtemps“, prévenait Dominique A : ne nous réjouissons donc pas trop vite de ce nom de groupe, Le Texan Mort, ça pourrait porter chance au benêt de la Maison Pâle. Ce Texan-là serait plutôt mort gelé, ankylosé dans un désert. Ces lancinantes […]
« Il ne faut pas souhaiter la mort des gens/ça les fait vivre plus longtemps« , prévenait Dominique A : ne nous réjouissons donc pas trop vite de ce nom de groupe, Le Texan Mort, ça pourrait porter chance au benêt de la Maison Pâle. Ce Texan-là serait plutôt mort gelé, ankylosé dans un désert. Ces lancinantes symphonies, sous patronage orageux du catalogue ECM, ont été composées pour une création vidéo, mais les plages dessinées au fusain par l’Américain Adam Wiltzie (CV impeccable, de Stars Of The Lid à Windsor For The Derby) s’écoutent les yeux fermés.
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Ou même ouverts, car, tout comme le récent album de Pan American, sorti aussi sur Kranky, The Dead Texan est accompagné d’un DVD : une nouvelle manière pour les musiciens qui officient dans les musiques instrumentales de donner à leurs compositions davantage de chair et de muscle. Ici, chaque morceau de l’album est illustré, illuminé même, par des films aux atmosphères naïves et délicates, mêlant parfois plusieurs textures : la densité artificielle de la vidéo brute se mixe avec le grain intimiste d’images prises en super-8, des images documentaires se superposent à des animations diaphanes.
Mais tout ceci, on le savait déjà, en écoutant le CD. Car ces cordes élégiaques (influence nette des BO de Kieslowski par Preisner), ces mélopées égrenées sur des pianos satiens évoquent avec délicatesse ce que les images surlignent : la lenteur et la paix sont des maladies contagieuses. Lors d’un duel au soleil, The Dead Texan a flingué le stress.
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