The Dead Sea

On peut pénétrer dans n’importe quel disque publié par le label anglais Type Records les yeux bandés. Parce que cette officine aux ramifications souterraines mais internationales n’a sorti jusqu’ici que des albums et des maxis envoûtants ? au premier rang desquels Handwriting de Khonnor et Pale Ravine de Deaf Center. Et surtout parce que la magie qui opère au grand jour s’en retrouve décuplée lorsque le noir est mis, l’attrait de cette musique résidant pour beaucoup dans le vide que l’on parvient à faire autour d’elle, en répondant à son exigence artistique par une même et exclusive attention.

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Deux nouveautés hivernales, qui se jouent avec une égale désinvolture du réchauffement climatique, viennent confirmer ce postulat. Il s’agit de l’inquiétant The Dead Sea de Xela ? le troisième album du fondateur de Type, John Xela Twells ? et du guère plus euphorique Knive de Svarte Greiner ? alias Erik K. Skodvin, moitié du duo Deaf Center. Soit deux odyssées séparées mais armées d’un bagage de références communes et qui se rejoignent sur quelques principes : écriture intuitive et progressive, manipulation et détournement d’outils acoustiques, alternance de plaines rassurantes et de crevasses aspirantes. The Dead Sea se veut un prolongement des soundtracks flippants des Italiens Goblin pour les films seventies de Dario Argento et on y trouve, sinon des traits communs, le même esprit suffocant et une vision jumelle de l’écriture à tâtons et des sons en brise-glace. Quant à l’omelette du Norvégien Greiner, elle évoque plus volontiers David Lynch, ce qui n’est pas plus rassurant.

Egalement disponible l’album Knive de Svarte Greiner (Type Records, import)