A 31 ans, cette Californienne délocalisée dans le XXe arrondissement de Paris n’est pour l’heure qu’une coqueluche virtuelle, mais on devine sans mal les ravages de type Katrina que son passage ne manquera pas de produire d’ici peu sur nos côtes. Pour l’heure, cette fille déjà étonnante n’en finit pas d’étonner. Brisa Roché se pose […]
A 31 ans, cette Californienne délocalisée dans le XXe arrondissement de Paris n’est pour l’heure qu’une coqueluche virtuelle, mais on devine sans mal les ravages de type Katrina que son passage ne manquera pas de produire d’ici peu sur nos côtes. Pour l’heure, cette fille déjà étonnante n’en finit pas d’étonner.
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Brisa Roché se pose à Paris il y a quatre ans et fréquente les clubs de jazz, où son nom commence à circuler comme une onde intrigante, une promesse murmurée entre initiés. Lorsqu’elle signe chez Blue Note, son caractère trempé fait la différence : pas question d’endosser la robe prêt-à-porter d’une Norah Jones, ni même de continuer dans le jazz. Face à son directeur artistique, elle improvise une série de mots-clés pour définir sa musique encore embryonnaire : mystérieuse, généreuse, superhéros, intimiste, cinématique, féminine, sixties, grandiose, rock’n’roll. Le miracle, c’est qu’à l’arrivée, The Chase illustre parfaitement ce coup de bluff à travers dix-neuf chansons et intermèdes qui évoquent pêle-mêle la country ténébreuse façon Calexico (Billionaire), la surf-music pour plages crépusculaires, le garage-rock incendiaire (Helmet Ray), les bandes originales italiennes de films sexy, et toute une ribambelle de filles décomplexées, Joséphine Baker (Coco), PJ Harvey si elle chantait du Shirley Horn ou les siamoises griffues de CocoRosie.
Pour parvenir à mettre un son sur ses ambitions, Brisa devait se trouver un mentor. Elle tombe un jour sur une compilation subjective, New Morning, agencée par Daniel Yvinec, bassiste de jazz et compositeur (l’excellent Recycling the Future en 2003) sous le nom d’Yvinek. L’écriture fut quasiment le fruit d’un seul jet, tout comme l’enregistrement live de l’album, en neuf jours à peine. Puis Yvinek a embarqué pour New York avec les bandes sous le bras, s’installant dans l’appartement de Michael Leonhart, jeune trompettiste et collectionneur d’instruments dont certains (orgues vintage, cuivres hors d’âge) viendront étayer encore un peu plus la recette déjà ensorceleuse de ces chansons. Le résultat est léger et pénétrant comme la brise, solide et revêche comme le roc(k). Vous voilà prévenus : bientôt Brisa pourrait tout casser.
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