Onzième album et peu d’évolution chez ces rescapés de Madchester. Tant mieux?
A chaque produit, sa contrefaçon, son ersatz : combien de boissons aux noms ésotériques et aux niveaux de sucre affolants pour un Redbull, combien de Keane pour un Coldplay (combien de Coldplay pour un Radiohead, etc.) ? A leurs débuts, sagement ralliés derrière la frange sexy et canaille de leur leader Tim Burgess, les Charlatans assumèrent leur rôle de succédané de Stone Roses, assurant l’intérim pendant que leurs modèles se perdaient dans les drogues.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Mais peu à peu, les Charlatans ont échappé à l’attraction de leur héros – notamment quand Tim Burgess a quitté l’Angleterre pour la Californie –, se transformant en rutilante machine à agiter les popotins à base de guitares canailles et de groove saligaud. Les Charlatans perdaient ainsi en charme naïf ce qu’ils gagnaient en efficacité, voire en rentabilité. Une chanson a beau ici s’intituler Smash The System, le système de jeu des Charlatans reste désépérément conformiste, prévisible, lisible – on a failli écrire risible.
Même quand ils durcissent le ton comme des malabars de studio angeleno, sous la houlette du producteur Youth (McCartney, Primal Scream, The Verve…), leurs chansons reposent encore et toujours sur les mêmes tics : une voix qui s’allonge langoureusement sur un magma psychédélique, avec les éclaircies romantiques sussurées entre deux rafales d’orgue et d’électricité.
Le pire, c’est que rien ici semble relever du chiqué, du calcul : juste de l’incompétence qui limite, de l’incapacité à rêver plus haut, plus fort, même quand des cordes s’en mêlent avec brio. Une chanson s’appelle Sincerity : on ne doute pas une seule seconde de celle de Burgess. Ni de son talent. Juste de son génie.
Concert : le 4/11 à Paris (Trabendo)
{"type":"Banniere-Basse"}