De Seattle, le folk christique et déchirant d’un quatuor sauvageon. Critique et écoute.
Depuis six ans, les incantations portées par The Cave Singers transcendent les recoins grunge de l’Etat de Washington, implorent le blues rocailleux des tréfonds du Mississippi, caressent et culbutent le rock trapu de l’Ohio. Magnifié par la voix céleste de Pete Quirk, bourru gaillard à toison brune, le groupe taille dans une grotte mystique de l’Ouest américain des rivières de diamants bruts, cognant l’héritage épuré des Doors contre la symphonie cosmique des Fleet Foxes.
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A force d’invoquer les dieux, de regarder vers le ciel et de flirter avec le feu, le miracle devait se produire : le quatuor signe un quatrième album verdoyant, à l’image de Canopy, ouverture sautillante, légère et arrangée, animée sous le soleil par une guitare animale, au refrain guilleret. Puis le groupe confie au rock des sixties le timbre éraillé de son chanteur, porté par un texte fort (When the World), avant de talonner au culot la verve des Black Keys, guitares cradingues en prime (It’s a Crime), sans renier les ballades sauvages de leurs premiers émois (Evergreens). Pour un disque velu, touffu, barbu à souhait mais jamais barbant.
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