La nouvelle équipée sauvage des Texans a la délicatesse d’un char d’assaut. Critique et écoute.
Dès les premières mesures, Indigo Meadow annonce la couleur d’un album bas du front, hargneux, là où son prédécesseur naviguait dans les hautes sphères psychotropes et cherchait rarement les noises. Revenus de l’influence dogmatique du 13th Floor Elevators, les Black Angels, pied au plancher, frôlent le rail de sécurité sans jamais partir dans le décor : le single Don’t Play with Guns pourrait presque être qualifié de pop si, au lieu du bubble-gum, il ne puait pas autant le pneu qui chauffe que l’huile de vidange.
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Sous patronage de Syd Barrett, du Velvet de Run, Run, Run et des Doors, cette charge saura aussi ravir les disciples des Dandy Warhols, millésime Come down. Le mélange, qui n’a a priori rien d’original, relève de l’exploit dans son dosage. De ces comptines maculées de cambouis et ritournelles apocalyptiques, on retiendra la précision d’orfèvre. A la quatrième livraison, d’autres auraient pu s’embourber dans l’ornière de la redite. Les Black Angels cultivent, eux, le sens de la formule qui tape.
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