Detroit 1966 : enfin rock’n’roll et terrorisme allaient trouver un terrain d’entente, pas un consensus mou, plutôt un programme commun d’assaut et de destruction. Enfin, le chaos rencontrait son application binaire, dont l’onde de choc, un tiers de siècle plus tard, continue de ravager le petit monde sonique. Ce Big bang aurait pu n’être qu’une […]
Detroit 1966 : enfin rock’n’roll et terrorisme allaient trouver un terrain d’entente, pas un consensus mou, plutôt un programme commun d’assaut et de destruction. Enfin, le chaos rencontrait son application binaire, dont l’onde de choc, un tiers de siècle plus tard, continue de ravager le petit monde sonique. Ce Big bang aurait pu n’être qu’une compilation de plus, mais le label Rhino domine suffisamment le sujet pour faire de ce disque le résumé pointu et conseillé d’une épopée quasi guerrière. Il recèle notamment le premier single du groupe paru en mars 1967 (I can only give you everything) Fait rarissime pour ce genre de projet, on retrouve même les quatre premiers titres de Kick out the jams, le manifeste primal en public, dans leur enchaînement original.
Nullement émoussées par le temps, les guitares de Wayne Kramer et Fred « Sonic » Smith montent un mur du son (un cliché dont ils sont les instigateurs) sur lequel s’accroche la voix acide et pleine de graviers de Rob Tyner. De l’album suivant Back in the USA, déclinaison plombée d’un rock’n’roll de facture plus classique, ont été retenus ici les coriaces Teenage lust, Call me animal, Shakin’ street… Loin de rentrer dans le rang, le MC5 s’attire désormais les foudres de la police qui voit ici un danger latent pour l’ordre public. Plus encore que ses prédécesseurs, High time sent le soufre et la mort. Les scalpels à six cordes taillent encore dans le vif des tranches
de pur vertige sonique comme Sister Ann ou Miss X, mais l’implosion est proche. Au cours d’une dernière tournée européenne, ils gravent au château d’Hérouville une session concise et tranchante. Et c’est le title-track de cette journée mémorable qui clôt l’abrégé ci-présent, contraction tout à fait décente d’une aventure venimeuse, A tombeau ouvert, dirait Scorsese.
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En écoute :
Call me Animal
Ramblin’ Rose
The American Ruse
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