Bien plus qu’un des pionniers du free-jazz, ce à quoi on ne saurait le réduire, même lorsqu’il sévissait aux côtés d’Ornette Coleman, Don Cherry fut l’un des esprits les plus curieux et ouverts du siècle dernier, un increvable nomade dont la musique aura été irriguée entre autres par des influences indiennes, africaines et turques. Son […]
Bien plus qu’un des pionniers du free-jazz, ce à quoi on ne saurait le réduire, même lorsqu’il sévissait aux côtés d’Ornette Coleman, Don Cherry fut l’un des esprits les plus curieux et ouverts du siècle dernier, un increvable nomade dont la musique aura été irriguée entre autres par des influences indiennes, africaines et turques. Son parcours incroyablement fécond, tant il est fait de voyages et d’engagements, témoigne si besoin était de ses préoccupations d’ordre universaliste et mystique (fuyant l’Amérique de Nixon qui bombardait le Cambodge, il s’installa en Suède où il épousa une Lapone). Don Cherry était un humaniste dont la musique ? organique, comme il aimait à la définir ? n’a jamais été inféodée à un genre particulier.
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Sur son œuvre profondément cuméniste, un jeune trio originaire de la région de Minneapolis livre une réflexion singulière qui revêt les atours d’un hommage vivant et sans emphase inutile. Digne des compositions fraîches et hors du temps de ce maître dans l’art d’écouter la vie, ce généreux opus ? signé par un groupe où l’on retrouve le saxophoniste de Happy Apple ainsi qu’un musicien ayant œuvré avec Oliver Lake et un chanteur vétéran de l’AACM de Chicago ? célèbre avec justesse l’humilité et le sens de la fraternité d’un grand créateur. Certaines de ses mélodies éternelles sont reprises, mais aussi d’autres, notamment écrites par ses compagnons de route Krystof Komeda, Elli Medeiros, Lou Reed, Johnny Dyani, François Tusques et Jacques Thollot. On ne sera donc pas étonné d’entendre en pareil contexte des bribes de L’Internationale.
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