Aux côtés de Chokebore, Steve Albini et quelques autres maquisards résistant encore et toujours à la dictature molle du prêt-à-consommer, Fugazi incarne avec une opiniatreté longue durée l’esprit d’insoumission farouche emblématique d’une certaine tendance du rock américain. N’éprouvant que du dégoût pour la société dans laquelle ils vivent, ces insurgés sont prêts à tout perdre, […]
Aux côtés de Chokebore, Steve Albini et quelques autres maquisards résistant encore et toujours à la dictature molle du prêt-à-consommer, Fugazi incarne avec une opiniatreté longue durée l’esprit d’insoumission farouche emblématique d’une certaine tendance du rock américain. N’éprouvant que du dégoût pour la société dans laquelle ils vivent, ces insurgés sont prêts à tout perdre, sauf l’honneur. En vérité, depuis le 7-song EP de 1988, rien n’a changé et tout est différent. Ainsi, à la véhémence brute de décoffrage des premiers enregistrements du quatuor a peu à peu succédé une colère plus rentrée, une aggressivité plus ouvragée. Tout, dans ce magistral nouvel album, laisse à penser que Fugazi, ayant gagné en sophistication sans perdre en puissance de frappe, se pose ici et maintenant en défenseur assidu d’une musique élégante et furibarde, n’oubliant surtout pas que dans « belliqueuse », il y a « belle ». A cet égard, on peut également conjecturer que The Argument est un disque de pop, mais, attention, de pop tendance Iggy : c’est dire si, au contact de ce raffut raffiné, l’on entrevoit à plusieurs reprises le spectre chahuteur des indispensables Pixies. Moins mélodique que le Is this it des Strokes mais non moins enthousiasmant, un pareil disque, impulsif et racé, honore ce rock à guitares qui ne veut pas mourir.
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