Nul doute que, lors d’une compétition mondiale du médiator, la Grande-Bretagne serait favorite, au moins grâce à la quantité de nouveaux arrivants recensés chaque année. En 2001, parmi des dizaines d’autres naissances, on avait ainsi retenu Holes in the Wall, premier véritable album de The Electric Soft Parade, couvert de louanges. Le flambeau olympique de […]
Nul doute que, lors d’une compétition mondiale du médiator, la Grande-Bretagne serait favorite, au moins grâce à la quantité de nouveaux arrivants recensés chaque année. En 2001, parmi des dizaines d’autres naissances, on avait ainsi retenu Holes in the Wall, premier véritable album de The Electric Soft Parade, couvert de louanges. Le flambeau olympique de la révélation leur avait un temps été prêté, puis le groupe était reparti, laissant à d’autres le soin de faire perdurer la flamme.
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Si sa disparition n’aurait sans doute pas fait couler des litres d’encre, son deuxième album, The American Adventure, mérite au moins que l’on sacrifie une cartouche en déclarations élogieuses. Au royaume de la pop, il est ainsi des morceaux qui, avec trois fois rien, finissent par tout taillader. Avec Lose Yr Frown, les frères White composent quatre minutes de pop bête et gentille comme on aimerait en avoir tous les jours dans le ghetto-blaster : un clavier novice, des guitares grossières, un refrain sautillant et, au final, une de ces merveilles qui devrait être remboursée par la sécurité sociale pour ses vertus analeptiques. Il en va de même avec Things I ve Done Before, chic premier single alliant couplets bruts et refrains sophistiqués.
Mais les petits caboteurs de la côte anglaise ne se contentent plus d’emprunter les voies balisées, ils s’imposent aujourd’hui comme les mercenaires intrépides du canal pop. Les guitares téméraires de Bruxellisation ou l’audacieux épilogue de The Wrongest Thing in Town atteignent ainsi le (haut) niveau des meilleurs travaux des regrettés Boo Radleys. Et le prodigieux The American Adventure offre sept minutes de démesure, de pop libérée, ivre. Le genre de symphonie de poche, avec tiroirs à bijoux dans toutes les moulures, dont rêva longtemps Brian Wilson.
Alors que l’exercice jouissif du palmarès de l’année approche, The American Adventure risque de venir chambouler les listes anticipées des saveurs pop 2003. Car si les garçons de The Electric Soft Parade ne se considèrent que comme de simples artisans de la musique, ils sont néanmoins du calibre Pimousse : petits mais carrément costauds.
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