Discrètement mais sûrement, l’Anglais distille ses folk-songs mélancoliques.
Bien que plus populaire en France que ses confrères Damien Rice ou David Gray, Tom McRae squatte rarement les couvertures des magazines : le songwriter, qui publie cet hiver son cinquième album, reste pourtant suivi, à chaque apparition, par une armée de fidèles. “Les vents de tout un alphabet d’ouragans ne peuvent pas pousser un vagabond à retourner chez lui”, racontaient de façon obscure les paroles d’un titre qui a inspiré l’écriture de ce nouveau disque – pour finalement ne pas y figurer.
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Et le vagabond en sait long sur le sujet : fils de pasteurs, il a fui très tôt sa petite bourgade à l’est de l’Angleterre pour se mettre à la musique. Son premier essai de confessions folk lui vaut une nomination au Mercury Prize. Au lieu d’attraper la grosse tête, il chope la bougeotte. Un aller-retour New York-Londres en coup de vent lui aura ainsi permis de signer deux albums intimistes – c’est ce même registre qu’il aborde aujourd’hui sur The Alphabet of Hurricanes, s’éloignant des bandes FM frôlées avec son dernier en date, Kings of Cards.
Si le disque s’ouvre sur une note enjouée avec Still Love You, ballade imagée au ukulélé, la complainte agrémentée de clarinette Won’t Lie annonce bientôt une mélancolie prédominante. Mais la nostalgie qu’insufflent les nombreuses mélodies piano-guitare (American Spirit, Out of the Walls) évite toujours soigneusement le pathos, et s’avère au final apaisante comme un léger crachin sur une plaie. La voix claire de McRae s’impose alors comme un rayon de soleil timide, à l’image du joli premier single chorale, Please.
Concerts Le 31/3 à Paris (Maroquinerie), le 1/4 à Lille
Thomas Folliot
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