Avant d’écrire, pour Stereolab, des chansons grenouilles se rêvant bœuf Bacharach, Tim Gane était le compositeur martial et blême de McCarthy, groupe d’extrême gauche et d’une extrême gaucherie parfaitement touchante. Une curieuse combinaison de romantisme et de rigueur, de colère rentrée et de lyrisme gracieux, dont un journaliste de l’époque écrira : “McCarthy est comme […]
Avant d’écrire, pour Stereolab, des chansons grenouilles se rêvant bœuf Bacharach, Tim Gane était le compositeur martial et blême de McCarthy, groupe d’extrême gauche et d’une extrême gaucherie parfaitement touchante. Une curieuse combinaison de romantisme et de rigueur, de colère rentrée et de lyrisme gracieux, dont un journaliste de l’époque écrira : « McCarthy est comme un groupe pop qui enregistrerait sur Factory Records. » Pop, McCarthy l’était assurément, comme en témoignent les toujours troublants Red sleeping beauty, An MP speaks, The Well of loneliness, From the damned, Frans Hals ou Comrade era, petits chefs-d’œuvre d’écriture à sec, à cran. Pop, mais une pop anxieuse, pleine d’ulcères Thatcher était alors la muse de toutes les frustrations anglaises , une pop sans politesses, jamais gnangnan. Une pop élégante, mais dans un uniforme cintré : laissée en jachère depuis dix ans personne n’a osé utiliser cette recette trop savante pour des apprentis alchimistes , elle n’a pas pris une ride.
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