Quand on a vu le duo en concert aux Galeries Lafayette de Clermont-Ferrand lors des sélections du prix Nouvelles Scènes Music Machines (aka Inrocks Lab), le choc a été tel qu’on a pleuré. Combien de chansons jusqu’alors inconnues peuvent-elles revendiquer ce genre de réaction ? Il faut dire que Terrenoire semblait tellement habité, tellement intense, que ses chansons agrippaient littéralement par le col.
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Les deux frères, 21 et 28 ans, n’ont pas cherché loin pour dénicher leur nom : c’est celui de leur quartier. “Ce nom représente notre enfance, les maisons du lotissement, des souvenirs bien précis, le réel. Il était important pour nous de distordre le lieu, de créer du surréalisme, du mysticisme autour de cet endroit si commun”, disent-ils.
Terrenoire est aussi un nom parfait pour évoquer ces terres brûlées, ces restes calcinés de chanson française et d’electro sur lesquels Raphaël et Théo font pousser quelques-unes des chansons les plus intenses et aventureuses tentées ici depuis Alain Bashung. Là aussi, le noir est fertile.
“La terre noire, c’est le charbon que les gens sont venus chercher chez nous il y a un siècle. C’est aussi le limon, la terre nourricière, le ‘kemet’ comme disaient les Egyptiens, celle qui permet symboliquement la création, la vie.”
Ce limon encourage toutes les audaces, toutes les fulgurances. Sobre et lancinante, la musique cinématographique du duo jouit d’une liberté inouïe, sans doute apprise dans un joli bazar de références où se croisent Kendrick Lamar, Radiohead, Ravel, Prince et Zappa.
Avant la sortie d’un ep à l’automne, il n’existe qu’une poignée de chansons pour pénétrer leur univers puissant, dont les dévastateurs Allons là-bas et Je bois tout seul. Des chansons dont on mesurera l’impact sur scène, notamment lors des Inrocks Festival ou de Rock en Seine. Où s’était séparé en direct un autre duo de frères : Oasis.
Mais peu de risques chez Terrenoire : “On fait attention à ne pas se rendre trop dingues, à ne pas se gâcher la vie. On fait quand même de la musique tout le temps. Ça amène plutôt pas mal de joie au quotidien.” Joie partagée, au centuple.
Concerts Le 24 août à Rock en Seine, le 21 novembre aux Inrocks Festival
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