De la blogosphère à l’industrie du disque, le vacarme que ces deux frangines ont provoqué chez les professionnels depuis un an est inversement proportionnel au bruit de leurs chansons. Feutrées, paisibles, intimistes, elles se jouent à des années-lumière des enjeux qui planent déjà au-dessus de leur carrière. Il faut dire que les deux Suédoises ont […]
De la blogosphère à l’industrie du disque, le vacarme que ces deux frangines ont provoqué chez les professionnels depuis un an est inversement proportionnel au bruit de leurs chansons. Feutrées, paisibles, intimistes, elles se jouent à des années-lumière des enjeux qui planent déjà au-dessus de leur carrière. Il faut dire que les deux Suédoises ont été généreusement gâtées par Thor et Odin, que ce soit physiquement, vocalement (leurs voix disent que la glace fond au printemps, et c’est un joli son de cristal) ou harmoniquement ? elles tissent à la main d’adorables taffetas à base de piano, ukulélé et guitares de tous crins.
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Produites avec volupté et minutie par Björn Yttling (le Björn de Peter, Björn & John), les sœurs Eriksson Berhan évoquent ainsi quelques miniatures anglaises du début des années 80 (les premiers Everything But The Girl ou Jane), quand une génération entière d’adolescents pâles découvraient l’ivresse mélancolique et l’élégance de Jobim ou Vinicius de Moraes. Mais comme Regina Spektor, leur cousine russe, c’est avec excentricité et gourmandise qu’elles se ruent dans ces territoires vierges pour elles, redécorant le folk du haut de leur inconscience adolescente, lui imposant des silences laconiques et une exaltation culottée. Que personne, surtout, ne leur présente le réglement intérieur ou les us et coutumes du genre.
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