Sur la pochette de son nouvel album Tasty, Kelis, qui n’a pas encore 25 ans, pose en regardant fixement l’objectif qui la saisit en gros plan, comme pour mieux le dévorer. On la devine nue, le titre de son disque est posé à même la peau, à la manière dont on décore les gros gâteaux […]
Sur la pochette de son nouvel album Tasty, Kelis, qui n’a pas encore 25 ans, pose en regardant fixement l’objectif qui la saisit en gros plan, comme pour mieux le dévorer. On la devine nue, le titre de son disque est posé à même la peau, à la manière dont on décore les gros gâteaux américains crémeux. Désormais, Kelis se fait plus ouvertement aguicheuse, posant de manière explicite, comme pour une session soft orchestrée par Playboy ou Penthouse. Sans doute, à sa manière, signifie-t-elle son passage définitif dans un monde plus adulte, moins innocent, moins lycéen, un peu plus complexe. Un monde dans lequel son tube d’il y a trois ans, auquel elle n’a pas encore vraiment trouvé de suite aussi efficace, ne lui a pas accordé ce statut de diva intouchable dans lequel se lovent quelques-unes des filles du hip-hop, comme Missy Elliott ou Beyoncé.
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Les Neptunes n’ont pas cette fois ci produit l’intégralité de Tasty, se contentant d’une poignée de morceaux, alors même qu’il avait jusqu’à présent charpenté l’intégralité de ses disques. Du coup, Tasty ressemble à un petit marché musical, dans lequel Kelis a aligné quelques-uns des producteurs les plus doués du r n’b et du rap. On retrouve ainsi Andre 3 000 d’OutKast, qui l’avait par ailleurs invitée à chanter sur le dernier album de son groupe, ainsi que le vétéran Raphael Saadiq. Egalement au générique : Dallas Austin, qui a travaillé avec Michael Jackson, Prince, Madonna, Fishbone ou Aretha Franklin ; Rockwilder, acoquiné à des rappeurs comme Jay-Z, Prodigy (de Mobb Deep) ou Busta Rhymes et, enfin, Dame Grease, producteur de Nas, DMX et collaborateur éphémère de Tricky.
L’album sonne surtout au final comme une longue ballade d’amour, empruntant à la soul des apparats confortables et mordorés, rehaussés par des boîtes à rythmes délicatement chaloupés. Sur Rolling Through the Hood, Kelis réinvente le funk atmosphérique de disques mythiques comme The World is a Ghetto de War. Ailleurs, sur In Public, elle se lance dans une ode érotique et sexy en compagnie de son fiancé Nas. Sur l’impétueux single Milkshake, elle se révèle salace en diable, galopant joliment sur les beats des Neptunes.
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