Sans sa major, la douce Brisa Roché dévoile un songwriting aérien, hanté par les fantômes West Coast.
Alors qu’une série d’incendies ravage sa terre d’origine, la Californienne Brisa Roché, installée depuis belle lurette sur le sol parisien, enflamme à sa façon l’automne avec un second album en forme de renaissance. Identitaire d’abord, car la jeune femme, remerciée après un premier disque au succès modéré par son impatiente maison de disques, évolue désormais sans l’étiquette Blue Note qu’on lui avait accolée : un précieux cachet dont nul ne remettra en cause la valeur, mais qui avait trop rapidement posé la demoiselle comme la petite sœur de la plus lisse Norah Jones. Renaissance musicale surtout, car Brisa revient aujourd’hui à ses racines, agençant avec Takes un ensemble de compositions façonnées dans la campagne de son enfance.
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Un album qui, tout en tenant les belles promesses de son prédécesseur, dévoile aussi des inédits parfums West Coast (Trampoline) et une écriture éthérée, vaporeuse, proche de celle de CocoRosie ou Devendra Banhart. Vintage et faite à la main, la musique de Brisa Roché semble bouder le numérique ou la technologie : elle est conçue pour les tourne-disques – l’album paraît d’ailleurs aussi en version vinyle – et les soirées plaid, et réveille gentiment quelques jolis fantômes seventies. On pense ainsi parfois à Carole King ou à Neil Young écrivant d’hypothétiques chansons pour Feist (Egyptian). Au final, c’est sur le bien nommé Ali Baba que s’achève Takes – laissant à ses heureux convives la sensation d’avoir visité une véritable caverne aux trésors.
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