Une anthologie aux harmonies exquises du plus suave des groupes vocaux jamaïcains.
De tous les ensembles du même genre de l’ère rocksteady – Techniques, Melodians, Gaylads et autres Clarendonians –, les Heptones sont ceux qui ont le mieux traversé les différentes évolutions de la musique jamaïcaine, exception faite des Wailers. Leroy Sibbles, Barry Llewellyn et Earl Morgan ont toujours fait preuve d’une constance rare dans leur démarche musicale, sensuelle à souhait. Le trio prend forme au moment où émerge le rocksteady, un style caractérisé par ses mélodies sucrées, son tempo alangui et ses harmonies vocales édéniques. Ils signent sur Studio One en 1966.
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Sous l’égide du légendaire producteur Clement “Coxsone” Dodd et des meilleurs musiciens de session du studio de Brentford Road, les Heptones enregistrent des titres parfaits, qui appartiennent à la bande-son du paradis jamaïcain. D’une candeur exquise, leurs harmonies vocales se lovent les unes
aux autres sur des titres aussi délicieux que Equal Rights ou le sublime We Are in the Moods, aux allures d’été sans fin. Ils revisitent sans coup férir Only Sixteen, un classique soul-pop de Sam Cooke. Leurs voix entrelacées y laissent à peine filtrer la brise des feuilles de palme qui rythment cette ode à un amour de jeunesse éternel.
Pourtant, le chant doux-amer de Sibbles annonce déjà les volutes de désenchantement de la fin de l’ère rocksteady sur un Tripe Girl, suave à souhait. Cette désillusion prend la forme d’un commentaire social sur Message From a Blackman. Sous un aspect mielleux, ce titre renvoie aux navires esclavagistes qui obscurcissaient jadis la ligne d’horizon jamaïcaine. Le tempo du reggae commence alors à prendre le pas sur leur hédonisme rocksteady, alors que les Heptones se préparent déjà à d’autres aventures musicales.
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