Les Canadiens nous captivent une fois encore avec une poignée de titres entêtants aux sonorités krautrock et electro.
Il y a sept ans, l’album Images du futur annonçait déjà le désastre en cours avec son titre phare : 2020. “And what you see is really what you see”, chantait nonchalamment le groupe montréalais sous un bombardement de flashs stroboscopiques, de beats lourds et de guitares à l’agonie.
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Le futur ne s’annonce pas meilleur, et ce nouvel ep le place clairement sous le signe de la noirceur et du bizarre. Passé l’impressionnant mur bruitiste de Look en ouverture, Fiction poursuit son itinéraire tortueux sur Breathe, où des bouzoukis portés par le rythme martial des darboukas nous plongent dans un orient halluciné, à l’image du Tanger du Festin nu de William Burroughs.
La plus belle moustache du rock américain
Moins expérimentaux, les titres Fiction et Pray réussissent toujours à la perfection le grand écart entre rock, kraut, psychédélisme et électronique comme le faisait Death In Vegas en son temps. Notons aussi un hommage à Frank Zappa avec Trouble Every Day, qui referme le disque sur les paroles prophétiques (écrites en 1966) de la plus belle moustache du rock américain. La scansion incantatoire de ce manifeste malade est une nouvelle preuve de la puissance froide de ces soleils noirs. Suuns nous offre la meilleure des mises en bouche avant un nouvel album qu’on espère proche.
Fiction Joyful Noise Recordings/Modulor
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