Après un premier volume paru pour le Disquaire Day, cet écrin de reprises s’enrichit d’une dizaine de titres où Daho s’approprie, toujours avec subtilité, la pop anglo-saxonne d’antan.
Depuis ses débuts, Etienne Daho n’a jamais cessé de rappeler l’importance des musiques anglo-saxonnes qui ont habité son quotidien avant de nourrir sa création. De quoi enregistrer, au milieu des années 2000, un recueil de reprises, travaillé avec les guitaristes Ivan Beck et Nicolas Dubosc… avant de se perdre dans les limbes. Au printemps dernier, le Disquaire Day lui avait offert l’occasion de sortir des tiroirs une première partie de Surf, où brillaient déjà des réinterprétations diamantées de Dennis Wilson, Henry Mancini, Air ou Pet Shop Boys.
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Aujourd’hui, au programme de cette version deluxe augmentée (disponible en CD et double vinyle), l’espoir malgré le désespoir, le clair-obscur en toile de fond, des échos velvetiens et des pulsions morriconiennes… Du pur Daho, donc, qui livre une composition inédite : le lancinant rock au cœur brisé Son silence en dit long, bijou écrit durant les sessions de Réévolution (2004).
Daho raconte sa vie sans pour autant se dévoiler
Ici est réincarnée la country pré-rock’n’roll de Hank Williams avec I’m So Lonesome I Could Cry et I Can’t Escape from You, interprété en duo live ultra-crooning avec Alain Bashung. Sont également convoqués Elvis Presley, David Bowie, John Barry, dont la version de We Have All the Time in the World atteste de l’influence qu’il a eue sur le Rennais d’adoption. Les ritournelles sentimentales des chanteuses américaines oubliées sont mises en lumière, de la reine de la soul de La Nouvelle-Orléans, Irma Thomas (Take a Look) à la folkeuse psyché Margo Guryan (Come to Me Slowly).
Son album Take A Picture (1968) fait partie de ces albums sixties devenus cultes, chers à Etienne Daho, qui n’aime rien tant que de farfouiller dans les trésors cachés. Et puis il y a This Too Shall Pass Away des Honeycombs, qui encourage toujours à guetter la lumière au bout du tunnel : “Though you’re left alone to cry/And dark storm clouds hide the sky/There’s no sadness that can’t change to gladness/For all things shall pass away.” Même en s’emparant des chansons des autres, Daho raconte sa vie sans pour autant se dévoiler, et c’est ce qui fait de Surf un nouvel incontournable de son corpus.
Surf (Volumes 1 et 2) Parlophone/Warner
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