Sur son troisième album, le kid de Vancouver soigne ses blessures en faisant souffler un vent frais sur le rock.
Une grande sensibilité et du talent, c’est ainsi que nous pourrions présenter succinctement Ekkstacy à ceux qui ne le connaissent pas encore malgré deux albums au compteur et un vrai succès naissant (quelques millions d’écoutes sur les plateformes et la couverture du magazine NME en décembre dernier).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Originaire de Vancouver, le jeune homme fut repéré par le leader du groupe The Drums, Jonathan Pierce, en 2020. Ekkstacy marche toujours dans les pas de son mentor et livre une poignée de titres incandescents placés sous le signe du surf rock.
Un mix d’indie, de postpunk, de shoegaze et de surf rock
Ici, on ne lézarde pas sur des plages californiennes ensoleillées mais sur le macadam du parking désert d’un 7-Eleven ou celui d’une arrière-cour glacée de la banlieue de Vancouver, tout en rêvant d’amour et d’évasion. Les textes semblent avoir été écrits en un jet ininterrompu, dans une langue sensible et enragée à la fois. Proche, évidente, et plus que jamais marquée par l’espoir sur ce nouvel album.
Alors, certes, ce n’est pas non plus une révolution dans le rock (le peut-on encore ?), et si le Canadien lorgne toujours vers 2010, il s’agit bien plus qu’une simple copie du son de The Drums et de sa reverb en forme de signature.
Un désir juvénile et festif de s’envoyer en l’air afin de repousser les angoisses
Ekkstacy cultive son propre univers musical en mixant l’indie, le postpunk, le shoegaze et le surf rock. ll souffle une véritable fraîcheur sur cette poignée de titres. Sur ce troisième album, Ekkstacy trafique volontiers sa voix en y ajoutant divers effets et invite les rappeurs The Kid Laroi et Trippie Redd à la fête. Les amateurs de Girls, Peach Pit, The Vagina Lips, My Bloody Valentine ou The Drums (évidemment) prendront la vague (froide) immédiatement.
Les autres ne devraient pas tarder à sentir son irrésistible appel. Take Ecstasy with Me, chantaient les inoubliables The Magnetic Fields sur le dernier titre de leur quatrième album, Holiday. À quelques lettres près, l’extase est la même. La fragilité également. Ce désir juvénile et festif de s’envoyer en l’air – poussé par le mur du son – afin de repousser les angoisses et les blessures est un plaisir doux-amer dont on ne se lasse pas.
Ekkstacy (UnitedMasters). Sortie le 19 janvier.
{"type":"Banniere-Basse"}