Que sait-on au juste sur les George Leningrad ? Ils sont montréalais, ils ont un nom sorti tout droit de “Zinzin chez les Soviets”, ils donnent des interviews avec un sac en papier kraft sur la tête (en hurlant comme des mabouls) et leur disque Sur les traces de Black Eskimo est leur second album, […]
Que sait-on au juste sur les George Leningrad ? Ils sont montréalais, ils ont un nom sorti tout droit de « Zinzin chez les Soviets », ils donnent des interviews avec un sac en papier kraft sur la tête (en hurlant comme des mabouls) et leur disque Sur les traces de Black Eskimo est leur second album, après l’autoproduit et très confidentiel Deux hot dogs moutarde choux (beurk). En voilà presque assez pour jeter une oreille attentive, mais protégée par de la mousse, sur ce groupe de dingues, dont la réputation traverse enfin l’Atlantique, grâce à l’excellent label allemand Tomlab (grand pourvoyeur en Europe de personnes rares et précieuses, de Patrick Wolfe à Owen Pallett de Final Fantasy).
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En un peu moins de quarante minutes, entre équipée bruitiste, groove malade et no-wave suintante, Sur les traces de Black Eskimo parvient à évoquer ? à la fois et sans balises trop précises ? le meilleur de Beat Happening, le pire de Gang Of Four, le Beck de Stereopathetic Soul Manure, Stereo Total, le Daniel Johnston des mauvais jours (avec camisole) et le Trent Reznor des bons (celui de The Downward Spiral, avec Nine Inch Nails). Bref, voilà un grand disque erratique, déglingué mais brillant, à écouter devant un établi, des outils dans la bouche et des clous dans la main. Ou l’inverse ?
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