Les Géo Trouvetou de la pop mondialisée se perdent dans une bouillie à la production maximaliste.
Après un premier album porté par les collages psychédéliques des tubes Something for Your M.I.N.D. et Everybody Wants to Be Famous, l’organisme pluricellulaire et cosmopolite installé à Londres tente de transformer l’essai sur un second effort en forme de dancefloor globalisé.
En formation plus réduite mais épaulé par une foule d’invité·es (l’idole Stephen Malkmus, la Française Pi Ja Ma, Chai ou Gen Hoshino), Superorganism pèche pourtant par orgueil et peineà tenir la promesse contenue dans le titre de son album.
Quelques réussites dans ce wannabe blockbuster mal dégrossi
Contrairement à la bande de Damon Albarn et Jamie Hewlett, qui fait cohabiter harmonieusement tous les genres musicaux au sein de Gorillaz, Superorganism échoue à rendre sa mixture digeste.
La faute à la production du pourtant réputé Stuart Price (Madonna, The Killers) qui noie les idées en germe du collectif dans une cacophonie maximaliste, donnant parfois la douloureuse impression d’entendre plusieurs morceaux joués en même temps.
Dans le passage de sa pop DIY du Super 8 au CinemaScope, seules quelques réussites (Black Hole Baby, World Wide Pop) subsistent de l’ADN du collectif dans ce wannabe blockbuster mal dégrossi et pompier.
À tel point qu’on s’en voudrait de ne pas mentionner le titre d’un film d’un ponte du DIY, Michel Gondry, en forme de conseil à l’intention des membres de Superorganism : “Soyez sympas, rembobinez.”
World Wide Pop (Domino/Sony Music). Sortie le 15 juillet.