Deux figures insolites de la scène française ont concocté avec des interprètes d’envergure internationale, dont Thomas Mars, Daniela Spalla, Sébastien Tellier, León Larregui et Fishbach, une collection de vignettes parfaites pour préparer l’été qui vient.
Personnage insolite de la scène française, Robin Coudert, alias Rob, a surgi au début du siècle en lançant deux albums ovniesques, Don’t Kill (2001) et Satyred Love (2002), dans lesquels crépite une pop baroque d’une pétaradante exubérance sous influence seventies. En parallèle de prestations scéniques (aux claviers) avec Sébastien Tellier puis Phoenix, il s’est pleinement révélé comme compositeur dans la sphère des musiques de films – et de séries télévisées (Le Bureau des légendes, entre autres) – à partir des années 2010, développant des collaborations régulières avec Alexandre Aja et Rebecca Zlotowski.
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Amorcée lors de l’enregistrement de Don’t Kill, une complicité au long cours – humaine et artistique – l’unit à Jack Lahana, producteur et ingénieur du son hyperactif, qui œuvre en particulier avec succès en Amérique du Sud. Si les deux hommes travaillent ensemble depuis longtemps, dans une grande émulation, ils dévoilent enfin un projet musical commun.
Visant à célébrer l’amitié et l’utopie, ce projet collaboratif prend la forme d’un album panoramique, intitulé Summercamp. Pourvu d’un réseau musical extralarge, le binôme initiateur y a invité une belle ribambelle d’artistes cosmopolites.
Sébastien Tellier en apesanteur
En ouverture se dresse Haute Saison, plantureuse pièce montée pop à l’italienne, interprétée par Gordon Tracks (l’alias de Thomas Mars, leader de Phoenix) et le chanteur transalpin Giorgio Poi. Lui succède Adentro, ballade lancinante scandée par la voix de l’Argentine Daniela Spalla, qui rappelle l’inusable Porque te vas de Jeanette. Déboule ensuite Toupies, hymne disco-pop tourbillonnant propulsé avec le groupe Catastrophe et apte à faire chavirer plus d’un dancefloor.
Du reste de l’album émergent aussi Amoureux, slow zénithal hissé vers les cieux par un Sébastien Tellier en apesanteur, Un ultima volta, ardente ritournelle tragique incarnée par Theodora, et Couteau, fastueux mélodrame taillé sur mesure pour le (tran)chant hors normes de Fishbach. Riche de treize chansons, Summercamp évoque un scintillant feu de camp hédoniste embrasant une nuit d’été : en émane un parfum d’éternité, inéluctablement fugace mais terriblement grisant.
Summercamp (Pan European Recording/Bigwax). Sortie le 10 mars.
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