Personnage du jazz hexagonal, Olivier Temime a aiguisé son jeu en rôdant dans les clubs de la capitale au feu de jams nocturnes aussi pluriels que possible. Aujourd’hui, le jeune homme à la coiffe d’Iroquois ne s’est pas assagi. Affranchie de tout préjugé, sa musique est audacieuse et spontanée sans être désinvolte. Au contraire, l’implication […]
Personnage du jazz hexagonal, Olivier Temime a aiguisé son jeu en rôdant dans les clubs de la capitale au feu de jams nocturnes aussi pluriels que possible. Aujourd’hui, le jeune homme à la coiffe d’Iroquois ne s’est pas assagi. Affranchie de tout préjugé, sa musique est audacieuse et spontanée sans être désinvolte. Au contraire, l’implication du leader et de ses excellents partenaires ? Jérôme Barde (guitare), Emmanuel Duprey (piano Fender), Akim Bournane (basse), Julien Charlet (batterie) et Arnold Moueza (percussions) ? explique l’impact physique de cette session. Même lorsque la rythmique bifurque au milieu d’un morceau sur une accroche quasi disco, le saxophoniste assume, garde le cap, les pieds campés au sol.
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Au fil des incursions et ponctuations originales ? free-jazz, afro ?, le traitement reste viscéralement terrestre. L’interprétation est plus structurée que ne le laissent paraître le ton débridé et l’humour des musiciens, comme sur ces albums de hard-bop voire de soul-jazz des années 70 regardés avec un peu de dédain et qui aujourd’hui appellent un jugement plus enthousiaste. Peu de jazzmen d’ici ont exploré avec ce naturel un groove libéré et central. Le saxophoniste, armé d’un son franc et massif, s’y emploie allègrement. Le ton est décoiffant, décalé (Hey Jude cité au milieu de Volunteered Slavery). S’appuyant sur des compositions de Joe Henderson, de Roland Kirk ou sur du matériel original, StreetWise tranche avec les productions souvent corsetées du jazz actuel.
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