A l’EST : du nouveau ! Les cheveux ras, en tenue décontractée, Esbjörn Svensson fait davantage penser à un jeune DJ versé dans l’electro qu’à un pianiste de jazz. Son trio, EST (pour Esbjörn Svensson Trio) a aujourd’hui glané un certain capital de sympathie auprès du public, en l’espace de six albums, gravés depuis 1993. […]
A l’EST : du nouveau ! Les cheveux ras, en tenue décontractée, Esbjörn Svensson fait davantage penser à un jeune DJ versé dans l’electro qu’à un pianiste de jazz. Son trio, EST (pour Esbjörn Svensson Trio) a aujourd’hui glané un certain capital de sympathie auprès du public, en l’espace de six albums, gravés depuis 1993.
De fougueux, ambitieux, le style du pianiste suédois et de ses deux compagnons de route, Dan Berglund (basse) et Magnus Öström (batterie), est passé à quelque chose de plus dépouillé. Sur ce chemin de la maturité, les trois musiciens n’ont rien perdu de leur fraîcheur. Au contraire, énoncées dans une forme simplifiée, essentielle, leurs idées propagent un enthousiasme contagieux. Les thèmes sont plus ramassés, plus accessibles immédiatement. Comme pour d’autres jeunes groupes, le temps du trop-plein s’est estompé naturellement. Le plus souvent contemplatifs, ils donnent parfois le sentiment de regarder le monde de loin, parfois celui de vouloir s’y mêler, y apporter l’envie et la candeur de musiciens au profil d’adolescents rêveurs.
Ce qui surprend d’ailleurs le plus, au-delà de cette esthétique particulière, qui tient d’une approche européenne (pour les influences, classiques, ECM, pop) défaite de trop d’angoisses métaphysiques, c’est cette synthèse innocente entre ces constructions que permet le jazz, sa syntaxe ouverte, et un langage direct où l’envie de communication n’est plus une tare.
Strange Place for Snow, exercice spontané, dénué de clichés, sans tension, accroche par cette clarté de ton qui traverse l’album.
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