Il pleut beaucoup à Seattle et sur le rock endolori des Spinanes. Pas chiantes comme la pluie, pourtant, ces chansons en polochons, où les martèlements lointains de la batterie anémique sonnent étrangement comme ces “gouttes qui me tombent sur la tête” magnifiquement chantées par Burt Bacharach. Il y a du Velvet Underground […]
Il pleut beaucoup à Seattle et sur le rock endolori des Spinanes. Pas chiantes comme la pluie, pourtant, ces chansons en polochons, où les martèlements lointains de la batterie anémique sonnent étrangement comme ces « gouttes qui me tombent sur la tête » magnifiquement chantées par Burt Bacharach. Il y a du Velvet Underground chez les Spinanes, mais ici le souterrain a des allures de rivière souterraine. Pas vraiment fougueux, le torrent, mais franchement glacé et noir. Pas drôle, la vie des mollusques. Enfin, si quand même : il faut un sacré humour pour s’appeler Scott Plouf quand on chantonne (psalmodie ?) dans un groupe aussi aquatique, aussi abyssal. Plusieurs fois déjà, dans le passé, les Spinanes avaient osé jouer leurs chansons mélancoliques et claustrophobes (Spitfire ou Noel, Jonah & me) en plein air : éblouies, elles découvraient très vite les joies des galipettes, des cavalcades, des petits cris que rien n’étouffe. C’est le cas ici sur le très justement nommé Oceanwide ou sur Valency, le cœur léger et le son ample, l’électricité de Seattle à peine à 12 volts. Après quoi, ces marmottes peuvent bien se renfermer dans leur ingénieux cocon de guitares bouclées et passer, comme les Spinanes le chantent à 2 à l’heure (Winter on ice), l’hiver remarquablement installées dans la glace. Où on viendra se lover avec assiduité contre ces chansons cotonneuses et chaudes, en attendant des jours plus gais, plus moches.
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