NWA, DCD. Même mort, Eazy-E continue de régler férocement ses comptes avec les femmes, Dr Dre ou le monde des vivants. Champion de la controverse, Eazy-E aura réussi jusqu’à son dernier souffle à créer l’événement. En 1989, aidé de ses compères de NWA (Dr Dre, Ice Cube, MC Ren et DJ Yella), il changeait la […]
NWA, DCD. Même mort, Eazy-E continue de régler férocement ses comptes avec les femmes, Dr Dre ou le monde des vivants.
Champion de la controverse, Eazy-E aura réussi jusqu’à son dernier souffle à créer l’événement. En 1989, aidé de ses compères de NWA (Dr Dre, Ice Cube, MC Ren et DJ Yella), il changeait la face du rap et attisait les foudres du FBI. Avec l’uppercut flamboyant de Straight outta Compton, demeuré un classique infatigable du hip-hop, il aura légué à la postérité le gangsta-rap, une gifle menaçante et terriblement misogyne. Un gangsta aujourd’hui justement honni, même s’il eut alors le mérite d’avoir contraint le monde entier, un flingue sur la tempe, à s’intéresser de plus près à Compton, ce quartier noir de Los Angeles à feu et à sang. Depuis la séparation de NWA, la guerre des anciens partenaires faisait rage et Eazy-E, qui n’égala jamais les succès solo de Dr Dre et Ice Cube, n’avait pas été en reste d’insultes sauvages par disques interposés. Amoureux des filles et des bagnoles bien carrossées, provocateur né il n’avait pas hésité à déjeuner à la table de George Bush pour se faire de la pub à bon compte, disait-il , il était aussi un businessman éclairé à la tête de Ruthless Records, label florissant auquel ses protégés de Bone Thugs N Harmony offrirent l’un des plus gros succès rap de 1995. Il s’est éteint le 6 mars dernier des suites du sida, ce virus « qui ne fait pas de discrimination » comme il en avertit ses fans quinze jours avant sa mort. Cet album-testament, plutôt anecdotique mais moins négligeable que prévu, le voit fidèle à lui-même : impitoyable avec son ex-complice Dr Dre (Wut would you, Ole school shit), misogyne à l’envi (Fuck my baby’s mama), porno jusqu’au malaise (Lickin’, suckin’ and fuckin’, Nuts on ya chin), insolent, irascible et violent (Sorry Louie). Au « Paradis des Gangsta », cher à l’inoffensif et bien portant Coolio, on a dû lui dérouler le tapis rouge.