Instrumental Hommage en images à l’inclassable formation anglaise et à son fondateur, Simon Jeffes.
Depuis quelques années, le nom du Penguin Cafe Orchestra revient avec une notable constance dans les propos des musiciens les plus variés : un vrai motif de réjouissance pour tous ceux que la disparition, en 1997, de son fondateur a laissés orphelins. Militant pour l’amitié entre les genres (du baroque aux musiques ethniques en passant par l’école répétitive), Simon Jeffes, derrière ses airs rêveurs et son flegme so british, était un véritable guerrier. Soutenu par des instrumentistes aux idées larges, il maniait les plus belles armes – érudition, plaisir du jeu, inventions de langage – pour lutter contre le dessèchement du cœur humain et le rétrécissement de la pensée. Un combat généreux, gagné avec une maestria parfaitement retranscrite dans ce DVD.
On passera rapidement sur la captation du ballet Still Life at the Penguin Cafe, dont les tableaux fantasmagoriques paraissent bien datés – ici, le son (des pièces du Penguin Cafe adaptées pour l’orchestre du Covent Garden) vaut mieux que l’image. Car la plus belle pièce de cet hommage est un documentaire de 1987, composé d’un récital entrecoupé de courtes interviews. Tous les secrets de Jeffes le magicien y sont divulgués, depuis sa capacité à convertir ses visions les plus personnelles en émulsions collectives jusqu’à sa faculté de transformer les croisements les plus improbables en prodiges alchimiques. On a parfois dit que le Penguin Cafe, avec son esthétique sans frontières, avait été l’un des pionniers de ce qu’on appelle aujourd’hui les “musiques du monde”. Il a fait bien mieux : il a défendu la noble idée d’une musique savante écrite et jouée pour tout le monde.
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