Deux disques réunis ici par une fausse piste : le jazz-rap. Les Dream Warriors, avec My definition of a boombastic jazz style et Wash your face in my sink, puis Gang Starr avec Jazz thing sur la BO de Mo better blues, échantillonnaient le swing d’un vieux Quincy Jones, les riffs de Coltrane, Miles ou […]
Deux disques réunis ici par une fausse piste : le jazz-rap. Les Dream Warriors, avec My definition of a boombastic jazz style et Wash your face in my sink, puis Gang Starr avec Jazz thing sur la BO de Mo better blues, échantillonnaient le swing d’un vieux Quincy Jones, les riffs de Coltrane, Miles ou Charlie Parker pour produire trois des plus frétillants singles de 1990. Ils prouvaient la légitimité et la rentabilité de l’acoquinement be bop hip hop mais ne se laissent coincer par aucune étiquette.
Les références jazzy ne se retouvent d’ailleurs sur le deuxième album de Gang Starr qu’à l’occasion de quelques nappes cuivrées infiltrées dans un funk aux rythmes arrondis. Comme Eric B & Rakim ou EPMD dans leurs meilleurs moments, c’est la force tranquille des chaloupements qui impressionne. DJ Premier remodèle ses empunts avec une rare cohérence, Keith EE (dit the Guru) met avec fierté ses textes en avant. Pas d’accroche tape à l’œil mais un grand disque de rap classique.
Pour les couleurs et le crossover, lorgnez plutôt du côté de Toronto. Là, issus de l’importante communauté jamaïcaine, les Dream Warriors ont bricolé leur premier feu d’artifice. Quelques fusées font long feu, d’autres explosent au sommet des charts. L’ensemble illumine la scène rap d’une fantaisie qui lui manque souvent. Le duo jongle avec une immense discothèque, colle et détourne
Count Basie et Rocksteady, Tom Tom Club et Sugarhill Gang. Passant d’une absurde berceuse à des scansions hardcore, ils remâchent et triturent le verbe comme du chewing-gum. Hilares, inventifs et très malins. Ce qui pouvait nous arriver de mieux avant le prochain De La Soul.
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