Fêter, d’accord, mais fêter quoi ? L’Irak, Bush, le triomphe de l’Amérique dégénérée ? S’abandonner, ne plus y penser, ou au contraire lever le poing et se débattre ? Antithétiques, les deux postures s’emboîtent pourtant pour la jeune frange d’empêcheurs de danser en vain, de Rapture aux ! ! ! ou Radio 4, génération pas […]
Fêter, d’accord, mais fêter quoi ? L’Irak, Bush, le triomphe de l’Amérique dégénérée ? S’abandonner, ne plus y penser, ou au contraire lever le poing et se débattre ? Antithétiques, les deux postures s’emboîtent pourtant pour la jeune frange d’empêcheurs de danser en vain, de Rapture aux ! ! ! ou Radio 4, génération pas perdue pour tout le monde, fruits bouillants d’un post-9/11 paranoïaque, pessimiste et brutal.
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Gotham!, deuxième album des New-Yorkais, célébrait la première fusion réussie entre no-wave, new-wave et funk raide à la Gang Of Four ou ESG. Dorénavant installé, Radio 4 veut clairement passer du post-punk au post-Radio 4, de l’hommage à la science-fiction. Le groupe choisit pour cela le producteur Max Heyes, notamment collaborateur de Primal Scream. Quand la fine équipe de DFA (James Murphy et Tim Goldsworthy) asséchait et apurait les uppercuts glorieux de Gotham!, Heyes invite malheureusement les morceaux de Stealing of a Nation dans la catégorie plus grasse des poids lourds.
Si le groupe, plutôt inspiré, sait toujours faire intensément suer, sa rage perd en souplesse et ses tubes ploient régulièrement sous une surenchère technologique poisseuse : même sa basse pitbull semble parfois lasse de mordre dans le gras. L’ouverture Party Crashers, Transmission, la très dub (et sous influence Clash) Nation, d’écriture noble, auraient gagné à s’alléger de quelques bourrelets soniques, à l’image des moins enveloppées, et donc plus efficaces, The Death of American Radio ou Absolute Affirmation. Le goût de la saine gymnastique leur reviendra probablement sur scène, où ils restent maîtres.
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