En intitulant son troisième album Stargazing (“astronomie” ou “rêvasserie”), en l’ouvrant par l’explicite Sleepdust, Alpha affiche clairement ses intentions : nous envoyer au pays des songes. Une mission noble et dangereuse. Présenté par Massive Attack comme une réunion de diplômés surdoués de leur école du spleen, ce collectif de Bristol aurait pu s’endormir sur les […]
En intitulant son troisième album Stargazing (« astronomie » ou « rêvasserie »), en l’ouvrant par l’explicite Sleepdust, Alpha affiche clairement ses intentions : nous envoyer au pays des songes. Une mission noble et dangereuse. Présenté par Massive Attack comme une réunion de diplômés surdoués de leur école du spleen, ce collectif de Bristol aurait pu s’endormir sur les lauriers tressés à l’époque de Come from Heaven, il y a six ans. A trop vouloir jouer aux marchands de sable, Corin Dingley, Andy Jenks et leurs parfaits porte-voix attitrés ? Wendy Stubbs, Martin Barnard, Helen White et le nouveau venu Kelvin Swaybe ? risquaient d’obtenir un joli somnifère dénué de vrai cachet.
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Déjà, les cordes précieuses et les atmosphères ouatées du deuxième album The Impossible Thrill provoquaient l’engourdissement, tiraient la sonnette d’alarme. Mais Dingley et Jenks redescendent en douceur et se concentrent ici sur l’écriture, resserrant des compositions qui, auparavant, s’avéraient tellement évaporées qu’elles manquaient de s’évanouir sur la platine. La chanson impose enfin à nouveau ses vues, son format et ses indispensables ? une mélodie qui se chantonne, une voix pour lui donner chair, des arrangements pour camper le décor, entretenir quelques minutes l’illusion.
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