Entre FM 80’s, crunk et electro, le chanteur des Super Furry Animals et le rappeur Boom Bip inventent NEON NEON pour illuminer les clichés de la pop.
Des pare-chocs lustrés, un moteur à douze chansons en V généreux comme au temps où le litre de super valait trois fois rien : Gruff Rhys et Boom Bip ont trouvé le tuning idéal au premier album. Le chanteur des Gallois de Super Furry Animals et le producteur electro hip-hop américain donnent naissance, via ce projet Neon Neon, à une étonnante aventure rétrofuturiste qui réunit dans une belle carrosserie chromée le rock FM des années 80, le hip-hop d’avant-garde et la pop synthétique. Tout commence en 2003 quand les Gallois demandent à Bryan Hollon alias Boom Bip de remixer leur titre Father Father. Celui-ci compte à son actif une poignée d’albums de hip-hop abstrait en solo et avec le rappeur Dose One. A son tour, il invite Gruff Rhys sur son album Blue Eyed in the Red Room de 2005 puis quitte son Ohio natal pour la Californie où sa musique prend un tour plus guilleret avec Sacchrilege, son mini-album carrément electro et foncièrement dansant de 2007.
Avec Neon Neon, les deux semblent avoir fait table rase de leur passé pour mieux sublimer tous les clichés de la pop : mélodies évidentes, refrains accrocheurs, gimmicks gros comme des camions sont alors exigés sur ce concept album conçu autour du fantasque homme d’affaires américain John Delorean, playboy et ingénieur automobile, concepteur du cultissime coupé DMC-12 immortalisé dans la trilogie Retour vers le futur. “Il a mené une vie pleine d’excès, de drogue, il a côtoyé des stars de Hollywood… explique Gruff Rhys. Plus on étudiait sa vie, plus il devenait une source d’inspiration pour mes textes.” Ainsi naîtront Raquel, ode à l’electro-pop des années 80 composée en l’honneur de Raquel Welch, l’une des conquêtes de Delorean, ou Steel Your Girl, autre pop-song sucrée et imparable. Le duo use des cordes les plus sensibles en recourant au mode ballade comme pour le mélancolique I Lust U avec la chanteuse galloise Cate Le Bon. On se croit parfois chez les Cars, Duran Duran ou Peter Gabriel (Dream Cars), dans les BO de séries à la Magnum (Neon Theme) voire même chez Foreigner (Told Her on Alderaan) mais le duo s’en sort toujours par une production plus digeste que celle de ses modèles. Surtout, les deux prouvent qu’ils sont aussi capables de quitter le rétroviseur et font péter le compteur du r’n’b (Michael Douglas), du hip-hop avec Spank Rock sur Trick For Treat et Fat Lip (de The Pharcyde) sur Luxury Pool ou de la booty avec Yo Majesty! sur Sweat Shop, avec des excès de vitesse excitants en diable. Des filles, des voitures : la pop n’a pas encore trouvé de meilleure recette.
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