Songwriting éblouissant,
arrangements d’orfèvre :
le nouvel album de Syd Matters,
projet du Français Jonathan
Morali, ne veut que du bien
à l’humanité.
Ecrire que le nouvel album de Syd Matters, groupe du songwriter français Jonathan Morali, sort ces jours-ci est un mensonge. Brotherocean est déjà sorti : dans des granges, dans un musée, sur une péniche, quelques semaines avant l’été et pour les oreilles d’une poignée de spectateurs chanceux. Sa venue au monde s’est effectuée sur ces drôles de scènes improvisées, dans le cadre d’une tournée modestement intitulée Balades sonores, qui a vu les Parisiens se produire dans tout ce que la France compte de lieux saugrenus.
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“On a voulu faire vivre le disque, sortir des sentiers battus et se produire dans n’importe quel endroit qui ne ressemblait pas à une salle de concerts. Ça permettait de prendre des risques, de devoir s’adapter. Chaque concert a nécessité une réflexion préalable. C’était une manière de ne pas répéter les même choses.” Ne pas radoter : telle semble être la mission que s’impose Syd Matters depuis une petite dizaine d’années. Si chaque album s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, la démarche est inédite à chaque nouveau rendez-vous.
Après la sortie de Ghost Days, Jonathan Morali pensait avoir trouvé un nouveau souffle. Libéré par l’achèvement de ce qui fut son disque le plus difficile à enregistrer, le jeune homme, dénichant une inspiration nouvelle, avait accouché d’une grosse collection de morceaux. Pour finalement tout jeter à la poubelle. “L’ennemi numéro un, c’est les automatismes. La difficulté, c’est de réussir à développer une marque de fabrique, un style, sans tomber dans la facilité ou les répétitions. C’est un équilibre difficile à trouver. Cette fois, j’ai eu envie d’arrêter de prendre une guitare acoustique et de chercher un arpège compliqué. Ça, je sais faire. Du coup, j’ai plutôt essayé de travailler le chant ou les morceaux au piano, qui est un instrument que je maîtrise moins.”
La marque de fabrique de Syd Matters existe : on l’avait découverte, ému, dès les premiers morceaux reçus en 2004 dans le cadre du premier concours CQFD. Le Français déballait alors une musicalité à la fois éblouissante et fragile, enchaînant avec une facilité trompeuse des chansons à la mélancolie dévastatrice, portées par des arrangements de fil d’or. Les albums se sont ensuite succédé, laissant place il y a quelques années à une élégante bande originale composée pour le film de Nicolas Klotz, La Question humaine. La Question humaine : un titre qui va comme un gant de soie à la démarche de ce groupe dont chaque chanson semble être le fruit d’interrogations, dont chaque refrain est pétri de doutes.
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