A partir des années 40, musique de film et musique de concert ne font plus bande à part, et certains compositeurs vont réutiliser leurs partitions cinématographiques pour en faire des oeuvres autonomes. Ce qu’on a toujours accepté de Korngold, au bagage musical, il est vrai, assez exceptionnel, on le refuse souvent à ses successeurs, genre […]
A partir des années 40, musique de film et musique de concert ne font plus bande à part, et certains compositeurs vont réutiliser leurs partitions cinématographiques pour en faire des oeuvres autonomes. Ce qu’on a toujours accepté de Korngold, au bagage musical, il est vrai, assez exceptionnel, on le refuse souvent à ses successeurs, genre Nino Rota ou Miklos Rozsa. Sous prétexte d’y entendre du sous-Rachmaninov ou du sous-Ravel, on éliminerait un bon quart de la musique du xxème siècle. Né à Budapest, formé à Leipzig, remarqué à Paris, Rozsa a pourtant des atouts à faire valoir. Son Spellbound concerto est tiré d’une musique pour La Maison du docteur Edwards d’Hitchcock. Autre concerto, celui écrit en 1966 fait feu de tout bois. La suite tirée de Ben Hur forme, elle, un traité vivant des ficelles de la musique de film. Le désert est toujours brûlant.
Miklos Rozsa, Spellbound concerto, Ben Hur (suite) & Concerto pour piano – Danielle Laval, piano, North Hungarian Symphony Orchestra, direction Laszlo Kovacs (Auvidis)